mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques
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Il faut noter par ailleurs que la température moyenne du globe ne dit pas tout, loin s’en faut, sur<br />
les climats régionaux, notamment sur la réponse du cycle hydrologique. Ainsi, si <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s<br />
ont cherché à préciser la sensibilité du système climatique au forçage radiatif que représentent les<br />
émissions anthropiques <strong>de</strong> GES, ainsi qu’à évaluer les différentes rétroactions climatiques susceptibles<br />
<strong>de</strong> moduler la réponse à la perturbation initiale (Bony et al. 2006), cette sensibilité et ces rétroactions<br />
sont trop souvent définies en terme <strong>de</strong> température et pas assez en terme <strong>de</strong> précipitations ou <strong>de</strong><br />
ressources en eau. Dans ce domaine, il reste beaucoup à faire et les résultats issus <strong>de</strong>s simulations<br />
réalisées en vue du GIEC AR4 indiquent que les progrès réalisés <strong>de</strong>puis le précé<strong>de</strong>nt rapport (IPCC<br />
2001) sont plutôt limités (Douville et al. 2006). Le lecteur pourra se référer au chapitre 5 du livre blanc<br />
ESCRIME (Douville et Terray 2007) pour une synthèse sur ce sujet. Notons simplement ici que les<br />
incertitu<strong>de</strong>s sont réparties <strong>de</strong> manière très hétérogène et qu’elles restent substantielles lorsqu’on isole<br />
la fraction continentale <strong>de</strong> la moyenne globale <strong>de</strong>s précipitations annuelles (Fig. 4.8).<br />
Fig. 4.8: Evolutions observée (GPCP ou CRU2 en trait noir épais) et prévues (simulations historiques<br />
concaténées aux scénarios A2 du GIEC AR4) <strong>de</strong>s précipitations annuelles globales par rapport à la climatologie<br />
1971-2000. Il s’agit d’anomalies filtrées (T>10ans) et moyennées a) soit sur l’ensemble du globe, b) soit sur<br />
l’ensemble <strong>de</strong>s continents (hors Antarctique). On montre ici les résultats d’une intégration particulière pour 14<br />
modèles, soit 6 <strong>de</strong> plus que dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Douville et al. (2006). La réponse <strong>de</strong>s précipitations continentales est<br />
beaucoup plus incertaine que celle <strong>de</strong> la température du globe et n’est pas contrainte par cette <strong>de</strong>rnière, d’où la<br />
nécessité <strong>de</strong> recourir à <strong>de</strong>s « métriques » spécifiques pour « éliminer » les scénarios les moins crédibles ou au<br />
moins relativiser leur pertinence.<br />
Dans ce contexte, il est évi<strong>de</strong>mment crucial <strong>de</strong> hiérarchiser les problèmes et <strong>de</strong> déterminer<br />
quels sont les principaux processus responsables <strong>de</strong>s divergences entre les modèles. Les principales<br />
sources d’incertitu<strong>de</strong> recensées dans la littérature concernent notamment la paramétrisation <strong>de</strong>s effets<br />
directs et indirects <strong>de</strong>s aérosols anthropiques (Liepert et al. 2004, Ramanathan et al. 2006), la<br />
répartition spatiale <strong>de</strong>s anomalies <strong>de</strong> TSM sous les tropiques (Barsugli et al. 2006, Douville 2006a),<br />
ainsi que la simulation <strong>de</strong>s téléconnections entre précipitations et TSM tropicales (Douville et al. 2006,<br />
Joseph et Nigam 2006, Joly et al. 2007). Une autre interrogation majeure concerne la réponse <strong>de</strong><br />
l’évaporation globale. La plupart <strong>de</strong>s modèles s’accor<strong>de</strong>nt sur un renforcement <strong>de</strong> l’évaporation<br />
océanique dès le 20 ème siècle, mais cette tendance reste difficile à vérifier dans les observations (Liu<br />
and Curry 2006). La réponse continentale est quant à elle très variable d’un modèle à l’autre, non<br />
seulement en raison <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s déjà évoquées sur les précipitations, mais également en raison <strong>de</strong><br />
l’introduction <strong>de</strong> nouvelles paramétrisations dans les modèles, tel que l’effet anti-transpirant du CO2<br />
atmosphérique (Gedney et al. 2006).