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mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques

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Chapitre 2<br />

Hydrologie continentale dans les modèles <strong>de</strong> climat<br />

2.1. Bref historique<br />

Commençons par décrire la place <strong>de</strong>s surfaces continentales au sein du cycle hydrologique<br />

global, puis par rappeler les principales étapes qui ont jalonné l’histoire <strong>de</strong> leur représentation dans les<br />

modèles climatiques. Les premiers schémas <strong>de</strong> surface avaient pour vocation <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s conditions<br />

aux limites <strong>de</strong> température et d’humidité aux modèles atmosphériques, afin <strong>de</strong> permettre une estimation<br />

réaliste <strong>de</strong> la variabilité spatio-temporelle <strong>de</strong>s flux d’eau et d’énergie à la surface <strong>de</strong>s continents. Peu à<br />

peu, les expériences numériques ont mis en évi<strong>de</strong>nce la sensibilité <strong>de</strong> l’atmosphère aux conditions aux<br />

limites continentales, soulignant l’intérêt d’une représentation plus physique du sol et <strong>de</strong> la végétation<br />

dans les modèles <strong>de</strong> circulation générale (MCG). Les schémas <strong>de</strong> surface se sont alors étoffés au point<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>venir eux-mêmes <strong>de</strong> véritables modèles qui, au même titre que les modèles océaniques, peuvent<br />

être forcés par <strong>de</strong>s analyses ou être couplés à <strong>de</strong>s modèles atmosphériques. A l’intersection <strong>de</strong><br />

plusieurs disciplines, les modèles <strong>de</strong> surface continentale (MSC) décrivent <strong>de</strong>s phénomènes d’autant<br />

plus variés que l’échelle <strong>de</strong> temps considérée est importante et que l’évolution <strong>de</strong> l’atmosphère ne<br />

relève plus seulement <strong>de</strong> son état initial, mais d’une véritable mise à l’équilibre avec les surfaces<br />

continentales et océaniques. Leur évolution est ainsi marquée par le souci <strong>de</strong> décrire <strong>de</strong> manière<br />

toujours plus explicite le fonctionnement <strong>de</strong>s écosystèmes continentaux, qu’il s’agisse <strong>de</strong> processus<br />

physiques, chimiques ou biologiques.<br />

2.1.1. L’eau dans tous ses états<br />

L’eau possè<strong>de</strong> plusieurs propriétés chimiques exceptionnelles : trois états à <strong>de</strong>s températures<br />

relativement proches, <strong>de</strong>s chaleurs latentes <strong>de</strong> changement <strong>de</strong> phase très élevées, ainsi qu’une forte<br />

capacité calorifique. Ces propriétés lui confèrent un rôle climatique majeur, notamment en ce qui<br />

concerne la stabilité <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> la Terre (Douville et al. 2005).<br />

L’océan global représente <strong>de</strong> loin le principal réservoir d’eau à la surface <strong>de</strong> la Terre et le<br />

principal thermostat du système Terre. Bien que son rôle climatique ne soit pas au cœur <strong>de</strong> ce<br />

<strong>mémoire</strong>, il sera évoqué au chapitre 4 afin <strong>de</strong> relativiser l’influence <strong>de</strong>s surfaces continentales sur la<br />

variabilité naturelle du climat et sur sa réponse aux forçages anthropiques. Les surfaces océaniques<br />

représentent la principale source <strong>de</strong> vapeur d’eau pour l’atmosphère. L’évaporation y est en effet<br />

globalement supérieure aux précipitations et le surplus d’eau est exporté au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s continents par<br />

la circulation atmosphérique (Fig. 2.1). Les précipitations continentales alimentent différents réservoirs<br />

d’eau douce. Concernant l’eau liqui<strong>de</strong>, les principaux sont les lacs et les sols, loin <strong>de</strong>vant les rivières.<br />

Celles-ci, bien que ne représentant qu’une mo<strong>de</strong>ste fraction du volume total, font l’objet <strong>de</strong><br />

prélèvements croissants et les débits mesurés aux embouchures <strong>de</strong>s fleuves ne représentent parfois<br />

qu’une infime partie du ruissellement drainé sur le bassin versant. Une partie <strong>de</strong> la lame d’eau<br />

continentale est par ailleurs drainée en profon<strong>de</strong>ur vers les nappes phréatiques, où le temps <strong>de</strong><br />

rési<strong>de</strong>nce moyen peut être supérieur à 100 voire 1000 ans, d’où le vocable d’eaux « fossiles » parfois<br />

employé pour désigner ces réservoirs dont le volume total <strong>de</strong>meure incertain.

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