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mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques

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2.4. Bilan et perspectives<br />

31<br />

Les schémas <strong>de</strong> surface ont d’abord été développés pour résoudre les équations <strong>de</strong> diffusion<br />

<strong>de</strong> la chaleur et <strong>de</strong> conduction <strong>de</strong> l’eau au sein d’une colonne idéalisée <strong>de</strong> sol dont les hétérogénéités<br />

horizontales étaient ignorées. L’influence <strong>de</strong> la végétation sur le bilan d’énergie et le bilan d’eau a fait<br />

l’objet <strong>de</strong> nombreux développements, nécessitant une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> plus en plus fine <strong>de</strong>s paramètres<br />

du couvert végétal voire la mise en œuvre d’une végétation interactive aux échelles <strong>de</strong> temps les plus<br />

longues. Aux hautes latitu<strong>de</strong>s et en altitu<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s développements supplémentaires ont été nécessaires<br />

pour rendre compte du caractère original et changeant <strong>de</strong>s propriétés physiques du manteau neigeux,<br />

ainsi que <strong>de</strong>s changements <strong>de</strong> phase en surface et dans le sol, avec une inci<strong>de</strong>nce possible sur la<br />

conductivité hydraulique. Outre le sol et la neige, d’autres réservoirs continentaux commencent à voir le<br />

jours dans les modèles climatiques. Il s’agit notamment <strong>de</strong>s zones inondées (Decharme et al . 2008) et<br />

<strong>de</strong>s aquifères (Niu et al. 2007) dont l’importance reste difficile à quantifier à l’échelle globale. Une<br />

modélisation du pergélisol (Nicolsky et al. 2007), mais aussi <strong>de</strong>s glaciers et <strong>de</strong>s calottes polaires,<br />

<strong>de</strong>vient également essentielle dès que l’objectif <strong>de</strong>s simulations est d’étudier <strong>de</strong>s climats relativement<br />

lointains <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> actuelle.<br />

Considérant le cas particulier du modèle ISBA, les travaux importants réalisés au sein <strong>de</strong><br />

l’équipe MC2 ont permis d’étoffer le schéma initial proposé par Noilhan et Planton (1989). Les<br />

principaux développements ont concerné l’eau sous forme soli<strong>de</strong> et le couplage <strong>de</strong> la transpiration à la<br />

photosynthèse. L’équipe UDC à laquelle j’appartiens n’a pas pour principale vocation <strong>de</strong> développer<br />

<strong>de</strong>s paramétrisations, mais elle est intervenue à différentes reprises soit pour palier une insuffisance<br />

passagère du schéma (développement d’une paramétrisation simplifiée du manteau neigeux dans le<br />

cadre <strong>de</strong> ma thèse), soit pour s’attaquer à <strong>de</strong>s questions plus spécifiques <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> échelle<br />

(développement d’une hydrologie sous-maille dans le cadre <strong>de</strong> la thèse <strong>de</strong> B. Decharme). Le dialogue<br />

qui s’est ainsi progressivement mis en place entre les <strong>de</strong>ux groupes est l’un <strong>de</strong>s points forts du CNRM.<br />

La plupart <strong>de</strong>s développements mis en œuvre à gran<strong>de</strong> échelle ont préalablement été testés à petite<br />

échelle. Réciproquement, certaines paramétrisations pensées pour la gran<strong>de</strong> échelle peuvent aussi<br />

s’avérer bénéfiques pour <strong>de</strong>s utilisations à plus fine échelle. Il est cependant important d’élargir le cercle<br />

<strong>de</strong>s collaborations au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s murs du CNRM. Un rapprochement avec l’IPSL est notamment essentiel<br />

pour combler notre retard sur la partie lente du cycle du carbone. Par ailleurs, les discussions avec les<br />

hydrologues <strong>de</strong> terrain (G.M. Saulnier ou P. Kosuth par exemple) ou les spécialistes <strong>de</strong> la télédétection<br />

(A. Cazenave, C. Prigent, F. Aires, ou N. Mognard par exemple) sont toujours instructives et cruciales<br />

pour évaluer le modèle ou susciter <strong>de</strong> nouveaux développements.<br />

La résolution horizontale limitée <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> climat justifiera, pendant encore <strong>de</strong><br />

nombreuses années, <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> la variabilité sous-maille <strong>de</strong>s processus hydrologiques. A<br />

terme, l’utilisation d’une grille plus fine pour les calculs <strong>de</strong> surface imposant <strong>de</strong>s interpolations à chaque<br />

pas <strong>de</strong> temps est une solution techniquement simple, mais dont le rapport efficacité sur coût reste<br />

discutable. Il existe en effet une certaine invariance d’échelle dans la répartition <strong>de</strong>s pluies, comme<br />

dans celle du relief ou <strong>de</strong> la végétation. Ainsi, il est sans doute plus efficace <strong>de</strong> subdiviser la maille en<br />

sous-régions <strong>de</strong> taille variable mais homogènes du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> ces paramètres, plutôt qu’en pavés<br />

réguliers mais dont les hétérogénéités ne seront que partiellement réduites par rapport à celles <strong>de</strong> la<br />

maille initiale. Notons ainsi que la version ISBA-SGH proposée par Decharme et Douville (2006a)<br />

permet <strong>de</strong> produire à 1° <strong>de</strong>s débits plus réalistes que la version <strong>de</strong> base à 8 km sur les principaux<br />

affluents du Rhône. Elle peut cependant encore être affinée. Les sources <strong>de</strong> variabilité sous-maille y<br />

sont en effet croisées <strong>de</strong> manière indépendante. Ainsi, qu’elles soient réparties sur l’ensemble <strong>de</strong> la<br />

maille ou concentrées sur une fraction μ, les précipitations produisent par exemple la même quantité <strong>de</strong><br />

ruissellement sur surface saturée. Tenir compte <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong> la topographie sur la répartition sousmaille<br />

<strong>de</strong> la végétation et du forçage atmosphérique permettrait d’obtenir une réponse moins linéaire et<br />

certainement plus physique.

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