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mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques

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) Rhône-AGG et GSWP<br />

23<br />

En raison <strong>de</strong>s limites inhérentes aux tests locaux, la communauté PILPS s’est mobilisée pour<br />

organiser <strong>de</strong>s exercices d’inter-comparaison à l’échelle du bassin versant. Dans la phase 2c, un forçage<br />

atmosphérique a été mis en place sur une grille <strong>de</strong> 1° par 1° couvrant l’ensemble du bassin <strong>de</strong> la Red<br />

Arkansas River (Wood et al. 1998). Les mesures <strong>de</strong> débits disponibles ont permis <strong>de</strong> distinguer la<br />

phase <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s simulations d’une phase <strong>de</strong> calibration au cours <strong>de</strong> laquelle les modèles<br />

pouvaient d’abord être testés sur quelques sous-bassins. Les résultats <strong>de</strong>s simulations finales ont<br />

montré l’importance <strong>de</strong> cette étape <strong>de</strong> calibration, en particulier pour le schéma ISBA dont elle permet<br />

d’améliorer sensiblement les performances en terme <strong>de</strong> ruissellement produit. Cette remarque souligne<br />

un paradoxe important dans la comparaison <strong>de</strong>s MSC : les modèles les plus simples sont aussi les plus<br />

faciles à calibrer et c’est pourquoi il est souvent difficile <strong>de</strong> démontrer l’intérêt <strong>de</strong> schémas plus<br />

complexes sur un site ou un bassin particulier. Ceci souligne l’importance <strong>de</strong>s simulations effectuées à<br />

l’aveugle 23 , qui seules permettent réellement d’évaluer les performances d’un modèle 24 .<br />

Une autre question soulevée par les simulations PILPS2c est l’importance <strong>de</strong> la variabilité<br />

sous-maille <strong>de</strong>s processus hydrologiques. Ce problème est au cœur du projet Rhône-AGG mis en<br />

œuvre dans le cadre <strong>de</strong> la contribution française au programme international GEWEX (Boone et al.<br />

2004). Deux forçages atmosphériques, à haute et basse résolution, ont été développés sur le bassin du<br />

Rhône. La métho<strong>de</strong> SAFRAN du CEN a été utilisée pour affiner les analyses météorologiques <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> échelle fournies par le modèle <strong>de</strong> prévision du CEPMMT en tenant compte <strong>de</strong> contraintes<br />

orographiques à fine échelle. Le produit final est une analyse horaire à 8km <strong>de</strong> résolution horizontale,<br />

qui a servi <strong>de</strong> forçage atmosphérique <strong>de</strong> référence. Des simulations hydrologiques pluriannuelles ont<br />

été réalisées à haute (1471 mailles à 8km <strong>de</strong> côté) puis basse (20 mailles à 1°) résolution, afin <strong>de</strong> tester<br />

l’impact <strong>de</strong> l’agrégation spatiale du forçage et <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> surface sur la qualité <strong>de</strong>s débits<br />

simulés. Les ruissellements quotidiens produits par les différents schémas ont été convertis en débits<br />

grâce au modèle hydrologique Modcou développé par l’IRD et l’Ecole <strong>de</strong>s Mines <strong>de</strong> Paris (Ledoux et al.<br />

1989). Pour les simulations à 1°, le ruissellement est interpolé sur la grille à 8km avant d’être<br />

transformé en débit. Au sein <strong>de</strong> Modcou, les écoulements sont calculés en regroupant par zone<br />

isochrone les mailles ayant <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> transfert égaux à l’exutoire. Cette approche simplifiée ne<br />

permet pas <strong>de</strong> calculer une vitesse d’écoulement variable en fonction <strong>de</strong> la lame d’eau, mais elle rend<br />

compte <strong>de</strong> l’influence moyenne <strong>de</strong> la morphologie du bassin sur les écoulements.<br />

Les principaux résultats <strong>de</strong> l’inter-comparaison Rhône-AGG ont été résumés par Boone et al.<br />

(2004). Ils montrent que la capacité <strong>de</strong>s modèles à simuler les chroniques <strong>de</strong> débits quotidiens dépend<br />

notamment <strong>de</strong> la bonne répartition du ruissellement total entre drainage gravitationnel et ruissellement<br />

<strong>de</strong> surface. La plupart <strong>de</strong>s modèles montrent une forte sensibilité à la résolution horizontale, car le<br />

caractère non linéaire <strong>de</strong>s paramétrisations du ruissellement (qui se déclenche typiquement au <strong>de</strong>là<br />

d’un certain seuil voire quand le réservoir total est saturé pour les schémas <strong>de</strong> type « bucket ») se<br />

traduit inévitablement par une diminution <strong>de</strong>s écoulements lorsqu’on diminue la résolution <strong>de</strong> la grille <strong>de</strong><br />

calcul. Boone et al. (2004) indiquent cependant que les modèles incluant certains effets sous-maille se<br />

montrent plus robustes à l’agrégation spatiale. Ils sont <strong>de</strong> ce fait mieux adaptés à la modélisation<br />

climatique globale dont la résolution horizontale est encore très souvent inférieure au <strong>de</strong>gré carré.<br />

Les simulations réalisées avec ISBA-SGH dans le cadre <strong>de</strong> la thèse <strong>de</strong> B. Decharme<br />

confirment ces conclusions (Fig. 2.6). Rappelons que l’option SGH inclut notamment 1) une<br />

paramétrisation du ruissellement sur surface saturée (mécanisme <strong>de</strong> Dunne) via une approche <strong>de</strong> type<br />

Topmo<strong>de</strong>l au sein <strong>de</strong> chaque maille, 2) une paramétrisation du ruissellement par excès d’infiltration<br />

(mécanisme <strong>de</strong> Horton) via une distribution sous-maille <strong>de</strong>s précipitations convectives et <strong>de</strong> l’infiltration<br />

maximale, 3) une représentation plus explicite <strong>de</strong> la variabilité sous-maille <strong>de</strong> la végétation via une<br />

approche <strong>de</strong> type « mosaïque » ou « tiles » (développement réalisé par l’équipe MC2, mais qui n’avait<br />

23 Sans connaissance préalable <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> validation et donc sans calibration possible<br />

24 Le projet Snowmip-2 a été une nouvelle occasion <strong>de</strong> vérifier la pertinence <strong>de</strong> cette remarque

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