mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques
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Fig. 2.1: Schématisation du cycle <strong>de</strong> l’eau (d’après Oki et Kanae 2006). Les flux annuels et les principaux<br />
réservoirs sont synthétisés à partir <strong>de</strong> différentes sources. On notera en particulier la faible capacité du réservoir<br />
fluvial dans lequel nous puisons l’essentiel <strong>de</strong> l’eau douce nécessaire à nos usages domestiques, industriels ou<br />
agricoles, ce qui souligne la vulnérabilité <strong>de</strong>s ressources à une faible variation <strong>de</strong>s précipitations continentales.<br />
Avec ses 27,5 milliards <strong>de</strong> m 3 , la cryosphère terrestre représente le principal réservoir d’eau à<br />
la surface <strong>de</strong>s continents et l’essentiel <strong>de</strong>s réserves d’eau douce. La neige représente un stockage<br />
temporaire <strong>de</strong>s précipitations soli<strong>de</strong>s à la surface du sol, appelé à disparaître au printemps, lorsque la<br />
végétation aura précisément besoin d’eau pour se développer. Le gel hivernal immobilise quant à lui<br />
une partie <strong>de</strong> l’humidité du sol, qui sous forme soli<strong>de</strong> ne peut plus être extraite par la transpiration <strong>de</strong>s<br />
plantes ou drainée vers le sol profond et/ou les nappes phréatiques. Dans les régions péri-glaciaires le<br />
sol reste gelé à longueur d’année : on parle alors <strong>de</strong> pergélisol. Les glaciers représentent un troisième<br />
réservoir d’eau sous forme soli<strong>de</strong>. Leur bilan <strong>de</strong> masse, outre les termes classiques d’accumulation, <strong>de</strong><br />
fonte et <strong>de</strong> sublimation, inclut <strong>de</strong>s effets mécaniques correspondant à <strong>de</strong>s écoulements vers l’aval sous<br />
l’effet <strong>de</strong> la gravité. Ainsi, la présence <strong>de</strong> glace n’est pas nécessairement synonyme <strong>de</strong> températures<br />
inférieures à 0°C. Le glacier fond au contact du sol, donnant naissance à un écoulement qui va évacuer<br />
cette eau vers l’aval, et ainsi représenter une source d’eau douce parfois vitale à l’échelle régionale.<br />
Les calottes glaciaires du Groenland et <strong>de</strong> l’Antarctique constituent le <strong>de</strong>rnier et principal réservoir <strong>de</strong> la<br />
cryosphère terrestre. L’épaisseur <strong>de</strong> glace peut y atteindre quelques milliers <strong>de</strong> mètres. La vitesse<br />
d’écoulement <strong>de</strong> cette glace est généralement faible, si bien que les strates les plus profon<strong>de</strong>s<br />
représentent <strong>de</strong> véritables archives <strong>de</strong>s climats du passé.<br />
Dans l’atmosphère, l’eau est essentiellement présente sous forme gazeuse. Si l’on pouvait<br />
con<strong>de</strong>nser toute la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère à un instant donné, le volume occupé<br />
serait seulement <strong>de</strong> 13.000 km 3 , soit environ 75 fois les réserves maximales du barrage d’Assouan. La<br />
vapeur d'eau atmosphérique est néanmoins l’élément prépondérant du cycle hydrologique car elle<br />
permet les changements <strong>de</strong> phase et les échanges énergétiques associés, en plus du rôle essentiel<br />
qu’elle joue dans le bilan radiatif. A ce titre, elle représente une <strong>de</strong>s composantes majeures à prendre<br />
en compte pour l’étu<strong>de</strong> du climat et <strong>de</strong> son évolution. Ce rôle climatique s’exerce à travers <strong>de</strong>ux<br />
propriétés principales <strong>de</strong> l’eau vapeur et <strong>de</strong> l’eau liqui<strong>de</strong> : d’une part l’absorption et la libération <strong>de</strong><br />
chaleur latente au moment <strong>de</strong> l’évaporation et <strong>de</strong> la con<strong>de</strong>nsation, que ce soit aux interfaces avec<br />
l’océan et les surfaces continentales ou au sein <strong>de</strong> l’atmosphère elle-même ; d’autre part la réflexion, la