LES EMBARQUEMENTS D'UN MARIN

En rade abri, les exercices d'embarcations se suivent avec le Maitre Queinnec, le maitre
Obernesser, ou le QM l'Hostis. Virements de bord en canot (vent devant, lof pour lof, prises de
Coffre, accostages). Nous faisons aussi du "vapeur" solide embarcation avec chaudière, machine
alternative et hélice de grand diamètre. Je réussis bien mes prises de Coffre et mes accostages... Je
deviens bon en manoeuvre.
Examens de fin de trimestre vers la fin du mois de Mars (Pâques était fixé au 9 Avril).
Départ le Jeudi Saint en permission de Pâques de 10 jours. Hélas, au bout de deux
jours, passés à Valognes, rappel immédiat. Il faut rallier Brest où l'escadre est en alerte. C'est
HITLER qui fait des siennes !
Le Commandant du groupe des écoles nous envoie au fort de Quelern, un fort type
"Vauban", armé avec des "75" guerre. Ce sont des canons de 75 de l'armée de terre montés en
canon de DCA sur un espèce de chevalet. Le pointage en hauteur est constitué par câble s'enroulant
sur un tambour, et contrepoids. C'est très simple et ça marche bien, comme beaucoup de choses
rudimentaires.
Nous dominons le Goulet et nous voyons arriver un beau jour le "Royal Oak" et le "Royal
Sovereign" en visite. Nous ne pourrons les voir de près.
Retour à bord, lorsque l'alerte est terminée, le 8 Mai.
Papa et Maman viennent me voir dans la fidèle "Prima quatre" le Dimanche qui suit le 14
Juillet. Quelle bonne journée !
Nous reprenons notre vie studieuse,mais la fin du cours ne se passe pas dans le calme. Nous
retrouvons Quelern, et ensuite Lanvaux, près du Poulmic, où nous retrouvons une batterie du même
type. C'est pendant notre séjour à Quelern que nous avons découvert Camaret .. et le restaurant de
TREZ ROUZ, au bord de la route. Lanvaux est un petit village tranquille.
Il ne fait pas trop froid la nuit. Le jour, nous prenons des bains de soleil.
L'alerte terminée, nous retrouvons la Rade de Brest et nous passons les examens de fin de
cours. Beaucoup de spécialités sont supprimées, et c'est dans l'atmosphère des examens que nous
apprenons la déclaration de guerre (3 Septembre 1939). Un peu d'émotion ... beaucoup d'enthousiasme
car nous croyons que l'école est finie !
Nous restons pourtant du 3 Septembre au 1er Octobre sur le "Trémintin".Nous encadrons
les mousses, nous continuons l'entretien. Les spécialités ont été attribuées et je serai canonnier,
comme je l'ai demandé, dans l'espoir de devenir télépointeur. Un jour, un canot vient nous prendre avec
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