LES EMBARQUEMENTS D'UN MARIN

Cet embarquement sur ce bâtiment de l'E.A.T.M.m'a permis d'utiliser toutes les possibilités du
poste central dit "de 10.000 ". Complété par le Radar,c'était un excellent calculateur et il nous a permis
de faire de beaux tirs .
C’est au cours de tirs à La Macta que j’apprends la naissance de Philippe , petit frère de
Bernard .
A côté de ce matériel éprouvé,il y avait du matériel en expérimentation,en particulier le
repère de verticale et le télépointeur stabilisé grâce à une télécommande que je découvrais avec
Bernabeu.Il y avait aussi un poste à calcul à asservissements hydrauliques dans lequel le lieutenant de
vaisseau BOONE passait beaucoup d'heures en bras de chemise,en faisant des dérapages contrôlés sur
le parquet métallique couvert d'huile car nos ingénieurs n'avaient pu résoudre de façon satisfaisante le
problème de l'étanchéité des circuits.
Le lieutenant de vaisseau Delègue,chef du service "artillerie",dirigeait travaux et exercices
d'un oeil infaillible.Il savait faire confiance à ses subordonnés.Très sympathique,il était aimé de
tous.Nous nous entendions très bien et lorsque le moment de mon débarquement est venu il m'a
invité,avec le patron canonnier,à déguster une excellente bouillabaisse dans un des meilleurs
restaurants de Toulon. Le jour de mon départ,il était à la coupée,et,à ma vive surprise,il y avait aussi le
clairon qui, sur son ordre a sonné le"Rigodon". C'était un rare honneur et j'y ai été très sensible.C'était
le 28 Juin 1952.
Devenu Capitaine de Corvette,et désigné pour l'Indochine,il a trouvé la mort alors qu'il
commandait le poste de REAM .
Je pense souvent à lui .
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