LES EMBARQUEMENTS D'UN MARIN

Lundi 25 Mars
Nous sommes dans le Golfe de Gascogne. La plage avant est bien arrosée car le bateau remue. Au
télépointeur, le balancement est sensible car nous sommes à l'extrémité de la tour .. mais nous sommes
les premiers à voir ce qui se présente à l'horizon (nous sommes à 42 m).A 12 heures, nous devons être
au large du cap Finisterre. Ciel gris.
L'eau arrose si bien la plage avant que les tourelles de 330 sont pointées sur l'arrière, car les tapes
de bouche sont enlevées à la mer.
Mardi 26 Mars
04 H 00, nous passons Gibraltar. Lumières de Ceuta. Nous devinons le sombre roc. Un paquebot,
toutes lumières allumées sort dans l'Atlantique.
Je suis de veille aux projecteurs. Une brise tiède et odorante souffle doucement. Le ciel est
constellé d'étoiles ... et d'étoiles filantes . C'est l'aube ... les torpilleurs nous quittent. Mer très
bleue, ciel sans nuage. Nous apercevons sur bâbord les hauts sommets neigeux des chaînes
espagnoles. A tribord, c'est la côte d'Afrique, rose et élevée.
13 H 30, arrivée en rade d'Oran. Plaines vertes, plages blanches. Nous apercevons la ville blanche
sur fond rose. Santa Cruz domine la rade de Mers el Kebir.
Nous passons au pied de la colline qui porte la chapelle quand nous franchissons la passe. La
rade est bien protégée par le massif de Mudjardjo.
Nous mouillons nos deux ancres de l'avant. Un remorqueur nous met le cul à la digue car la
disposition des fonds nous oblige à procéder ainsi. Les torpilleurs qui ont rallié s'amarrent, ou plutôt
s'embossent en face de nous sur une ligne parallèle à la notre.
Le séjour à Oran est assez agréable au début ... La ville n'est pas bien intéressante mais les environs
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