25.06.2013 Views

LES EMBARQUEMENTS D'UN MARIN

LES EMBARQUEMENTS D'UN MARIN

LES EMBARQUEMENTS D'UN MARIN

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

13h30<br />

On commente les événements pendant le repas. Les suppositions les plus fantaisistes<br />

circulent d'une table à l'autre.<br />

Repos jusqu'à la mise au travail.<br />

Je suis sur le Pont Château ainsi que beaucoup de mes camarades.<br />

Cinq biplans anglais nous survolent à basse altitude, passent sur la plage et lâchent<br />

quelques chose sur la passe. Ils se défilent le long de la côte et regagnent le large.<br />

Un officier nous dit qu'il s'agit probablement de mines magnétiques. Si c'est ainsi nous<br />

sommes enfermés dans la rade : c'est un tour de cochon !<br />

14h15 "Aux postes de combat" ; les hauts parleurs diffusent la sonnerie fameuse.<br />

Vite au télépointeur B avec le masque à gaz et la brassière de sauvetage.Je ris de la précaution<br />

ainsi que tous mes camarades d'ailleurs, mais on ne sait jamais.<br />

Avec la lunette et le hublot de mon étroite cabine sur l'avant du télépointeur. Je vois tout ce<br />

qui se passe. C'est une chose que j'apprécie beaucoup.<br />

Rien à signaler jusqu'au casse-croûte réconfortant de 16h30, avec un quart de vin s'il vous<br />

plaît, puis au poste de combat où nous sommes dans la situation "repos sur place".<br />

Les avions nous survolent toujours ; le torpilleur anglais est stoppé. Il a envoyé une vedette<br />

blanche vers la passe et cette vedette s'est amarrée sur une tonne du barrage de filets.<br />

17h25 La vedette blanche reprend le large ...<br />

Lorsqu'elle passe dans le champ de mon hublot, il me semble qu'elle lance une fusée. Que<br />

s'est-il passé ?<br />

Rien de grave sans doute.<br />

17h46 Le clairon parcourt la "Bretagne" embossée à 120 mètres de nous à bâbord, en sonnant "aux<br />

postes de combat".<br />

Nos hauts parleurs diffusent la même sonnerie. Les copains du télépointeur B abandonnent<br />

les cartes ( ils faisaient une "belote" sur la passerelle d'accès à ma cabine) et s'enferment<br />

dans le télépointeur avec le directeur de tir (L.V. ROMEUF).<br />

Je ferme la porte de ma cabine et je démarre mes gyroscopes.<br />

17h56 Deux énormes gerbes jaillissent au delà de la digue. Je suis stupéfait.<br />

Stupéfait ? oui ! Je n'avais pas été sans envisager notre "baptême du feu". J'avais lu assez<br />

de récits de combats, j'avais vu assez de gravures et de photos pour me faire une idée de ce<br />

qui nous attendait au combat. J'avais à chaque appareillage, imaginé le "Strasbourg" à grande<br />

vitesse entre les gerbes des obus allemands ...<br />

Je n'avais jamais imaginé l'escadre au mouillage sous le feu des canons britanniques !<br />

23

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!