LES EMBARQUEMENTS D'UN MARIN

Il y avait les tirs des officiers canonniers qui passaient à tour de rôle au poste de direction de
tir,les tirs des apprentis canonniers,du brevet supérieur de canonnier,les tirs du matériel en
expérimentation.
Il fallait voir le P.C. Artillerie en action ! Les servants des graphiques de distance et d'azimut
devaient être surveillés de près car les transmissions mécaniques comportaient des butées qu'il ne fallait
pas franchir sous peine de rupture.Le grand L.V. DUBOIS utilisait un long bambou pour taper sur les
doigts de ses élèves distraits.
Coup de roulis sur l’”Albatros”
Les tirs de nuit étaient spectaculaires:tracers et gerbes matérialisaient trajectoires et points de chute.
Le matériel de 138,simple et robuste,servi par du personnel dynamique,donnait toute satisfaction.Le
patron canonnier,toujours sur la brèche,alimentait sans défaillance les pièces gourmandes...et comptait
le nombre de coups tirés!
"Gaby" réglait avec soin son appareil d'écartométrie radar,car l'appréciation des tirs au radar
en était à ses débuts.Lui aussi était toujours sur la brèche car son matériel n'avait pas besoin des
secousses du tir pour donner des signes de défaillance.
Nous étions souvent en mer au large de Toulon,des salins d'Hyères,de Nice.Nous faisions des
escales à Saint Tropez (pour les fêtes de "La Bravade" ) à Monaco,à Villefranche.
Il était nécessaire de traverser la Méditerranée pour effectuer les tirs contre la terre,en
Algérie,au polygone de "La Macta".Cela nous permettait de retrouver l'Afrique du Nord avec escales à
Oran et Alger.Nous avions aussi l'occasion de faire escale en Corse et j'ai pu visiter le nord de l'île en
compagnie de BERNABEU, mon "bras droit" de la conduite de tir ,excellent technicien et excellent
photographe.
C'est au cours d'une permission de détente à Valognes que mon père,très heureux,m'annonce
ma promotion au grade de Premier Maître qu'il venait de découvrir dans "Ouest France"(pour compter
du 01 10 51 ) treize ans après mon entrée à l'école de maistrance. C'est satisfaisant car je suis parmi les
plus jeunes.
L'heure est venue de préparer le concours d'officier des équipages de la flotte. Installé avec
ma petite famille ( notre premier-né,BERNARD,est arrivé le 27 Juillet 1949) sur les pentes du Mont
Faron, à Claret, je profite du calme des heures matinales pour travailler et je rallie le bord avant 7h30
sur mon vélo britannique....lorsque l'"Albatros" est à quai et lorsque je ne suis pas de service la veille.
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