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LES EMBARQUEMENTS D'UN MARIN

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Les dragueurs de la Marine Nationale participant à cette opération devaient être basés dans l’île de<br />

Terschelling.(Ile de la Frise occidentale , au nord des Pays-Bas).<br />

La division de dragueurs commandée par le Lieutenant de Vaisseau FLOHIC s’est donc mise<br />

en route pour Terschelling . La Manche et le mer du Nord sont des mers peu profondes et les bancs de<br />

sable constituent des dangers ,heureusement bien balisés. La profondeur moyenne dans le Pas de Calais<br />

est de 35 mètres . Elle diminue dans la mer du Nord lorsqu’on fait route vers Terschelling .<br />

Les marées engendrent en Manche et en mer du Nord des courants variables . En arrivant dans le port de<br />

Terschelling nous savions qu’un fort courant traversier existait à l’entrée , pas très large . Le<br />

Commandant s’est donc présenté à grande vitesse , pour bien gouverner et compenser les effets de la<br />

dérive . C’était impressionnant car l’étrave était dirigée sur la digue qui enserrait le plan d’eau , l’angle<br />

de la dérive étant fort important . Mais le Commandant avait bien calculé son passage et franchissant la<br />

passe “en crabe” il a redressé aussitot arrivé en eaux calmes , à l’intérieur . C’était une manoeuvre<br />

réussie!<br />

Et nous avons regardé l’arrivée du “REGULUS” et de l’ “ALGOL”, qui suivaient en ligne de<br />

file....<br />

Le “REGULUS” a lui aussi pris de la vitesse pour se présenter , mais son angle de dérive l’ a<br />

mené droit sur la digue . Heureusement , dans ce pays ,les soubassements de digue sont en pente douce<br />

et il n’y a pas eu de dégâts . L’avant était déjaugé mais la marée montante et les machines “en arrière”<br />

ont remis le bateau dans ses lignes d’eau. Il a pu rentrer ensuite .<br />

Terschelling offre peu de distractions...mais nous étions là pour travailler.<br />

Nous avions fort heureusement le “DECCA” pour nous permettre de délimiter avec précision<br />

les bandes draguées Il y avait évidemment un contrôle des émissions “DECCA” pour ne pas risquer<br />

d’erreur dans l’établissement des cotes du chenal dragué .<br />

Le dragage avait lieu du matin au soir . Il fallait bien songer au repos du personnel et à<br />

l’entretien du matériel mais rentrer au port de Terschelling nous aurait fait perdre du temps . Nous avons<br />

donc adopté la solution du mouillage au bout de la bande draguée.<br />

Ce mouillage en bout de bande nous faisait mouiller par fonds de trente à quarante mètres.<br />

Dans ces conditions il n’était pas possible de laisser filer ancre et chaine, l’ensemble aurait pris trop de<br />

vitesse et le risque était grand de voir la chaine filer par le bout en fouettant le personnel car le frein du<br />

guindeau aurait été insuffisant.<br />

La chaine était donc dévirée jusqu’à amener l’ancre à quelques mètres du fond . Ensuite la<br />

chaine était immobilisée sur bosse larguable , et le guindeau débrayé .Alors , il etait possible de mouiller<br />

normalement . Cette méthode s’appelle “faire PENEAU”.<br />

Il nous est arrivé , en conséquence, de mouiller hors de vue des côtes , en pleine mer . Lorsque<br />

la houle de la mer du Nord était forte , le “VEGA” roulait bord sur bord. Ce n’était pas une situation de<br />

tout repos.<br />

Notre mission en mer du Nord a été agrémentée d’une escale au Helder , grand port militaire .<br />

De là nous avons pu visiter un peu la campagne Hollandaise , et Amsterdam.<br />

J’ai pu visiter le musée d’Amsterdam en compagnie de mon ami DURAND second du “REGULUS”.<br />

Les peintures de Rembrandt m’ont émerveillé.<br />

Nous avons repris le dragage après cette détente .<br />

Un soir , après l’arrivée au mouillage,le Commandant et moi nous avons assisté dans la<br />

machine à l’arrêt du groupe de dragage . Les pulsions dans la drague magnétique demandent un tel<br />

effort au moteur de la génératrice qu’il a été necessaire de munir le groupe d’un volant d’inertie de<br />

grand diamètre , et de masse imposante. Et nous avons vu , au cours de la période de ralentissement , le<br />

volant se promener sur son axe!<br />

Il y avait déja eu un ou deux cas de dragueurs éventré par son volant d’inertie brusquement libéré!<br />

Le Commandant a rendu compte de la situation à son supérieur hiérarchique et nous avons<br />

repris la route de Cherbourg.<br />

La réparation demandait une immobilisation assez longue...<br />

Dans l’attente d’une décision nous sommes restés à quai et le Commandant a profité des<br />

circonstances pour inviter ses officiers à diner chez lui .<br />

Nous avons été reçus fort aimablement par Madame FLOHIC et le Commandant dans leur appartement<br />

fort bien situé en face de la rade, dans un grand immeuble épargné par les bombardements .<br />

L’appartement avait belle allure .<br />

L’Etat Major a pris la décision de désarmer le “VEGA” pour le mettre en réserve.<br />

Le Commandant , fort pressé d’obtenir une nouvelle affectation , a fait le necessaire pour obtenir<br />

le débarquement des officiers et de l’équipage dans les meilleurs délais . Il m’a quelque peu bousculé<br />

pour remettre le “VEGA” au Major Général qui devait le prendre en compte .Je n’ai pas pu remettre un<br />

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