LES EMBARQUEMENTS D'UN MARIN

nos sacs pour nous conduire sur le "Courbet" embossé à côté de nous.
Notre bateau école est un cuirassé ancien, lancé le 12 Septembre 1911, mis en service en
Septembre 1913.
- Déplacement : 23 189 Tonnes
- Longueur : 168 Mètres
- Largeur : 28 "
Il a 4 hélices. il chauffe au mazout et au charbon. Il pouvait faire 28 noeuds à l'origine, mais
en 1939, il n'en faisait plus que 16. Il est armé de canons de 305 et de 138. Je fais partie de la série
du Second maitre BRUN, avec les autres élèves de maistrance : BEAUDRE, LE BARON,
GOLC'HEN, KERGOAT, SALAUN, LE BERIGOT, JOYEUX, LESCOP et un ancien mousse,
CARIOU.
Les séances d'instruction du Second Maitre BRUN, intelligent et un tantinet anticonformiste,
sont intéressantes.
Nous somme logés dans une casemate et mon hamac frôle une pièce de 138.
Je passe à l'hôpital maritime les tests de sélection, et je suis admis au cours de pointeur.
Ceux qui ne sont pas admis, sont servants de culasse.
Notre entrainement se fait d'abord avec le "percuteur marqueur". ("Pique Pique" en
langage d'élève). C'est un système de simulation de but en mouvement, qui nous permet d'apprendre
à utiliser les appareils de pointage, et qui permet aux instructeurs de contrôler nos réflexes. C'est un
système très simple avec câbles, renvois, cibles ... et manivelle !
Le quart se faisait sur la plage avant, sur la plage arrière et devant les thermomètres à
distance des soutes à munition. Sur la plage avant, en hiver, les quarts étaient parfois bien longs.
La corvée la plus pénible à bord était la corvée de charbon. En "bleu de chauffe" il faut
prendre son poste dans la chaine qui va permettre de faire passer les briquettes de charbon du
chaland dans la soute où elles sont arrimées. Commencée de bon matin,la corvée est à peine
interrompue le midi, et se poursuit jusqu'à la nuit. Les mains saignent un peu, les yeux rougissent, on
crache et on mouche noir. Le poste le plus pénible est celui de la soute car il faut arrimer les
briquettes dans un local que la lampe a du mal à éclairer, tant est dense la poussière de charbon que l'on
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