Géologie de l'Antépermien de Vanoise septentrionale (zone ...

tel-00011367, version 2 - 27 Dec 2010
cette dénomination de terrain ne doit pas être prise au sens propre). Cette lignée
se caractérise par une teneur (la plus fréquente) en Si02 de l'ordre de 48%, des
teneurs souvent élevées en Al203 (17%, voire 27%), et des teneurs en Fe203
et Ti02 faibles à moyennes (resp. 8% à IO%, et 0,5% à 1,5%). La seconde lignée
est exprimée principalement en passées métriques, sills ou coulées, au sein des
Schistes Noirs, assises sédimentaires qui forment la partie supérieure de la série.
Encore à la limite de la sous-saturation, mais moins siliceuses (46% de SiO2),
et moins riches en Al203 (15%), ces roches contiennent plus de Fe203 et de
Ti02 que les précédentes (11% à 14%, et 1,5% à 2,5%, respectivement), et leurs
compositions sont mieux groupées.
Des caractères évoquant une lignée calco-alcaline existent dans les produits
de la première lignée : présence d'accumulations plagioclasiques ; de roches acides
(60% de SiO2) à très acides (jusqu'à 95% de Sioz), qui pourraient dériver de rhyoli-
tes. Il est à noter cependant que les termes intermédiaires, andésites et dacites,
manqueraient si on avait effectivement une lignée calco-alcaline, alors qu'ils
représentent d'ordinaire (sinon même par définition) l'essentiel des émissions
calco-alcalines. Je propose, sans remettre en cause la nature tholéiitique de
la lignée, d'expliquer ces faciès particuliers par des processus de fractionnement
intramagmatiques (cumulats) et/ou, pour les roches acides, par l'action, sur des
produi ts éruptifs tardifs très différenciés, d'un hydrothermalisme intense et
prolongé.
On peut aussi admettre que la première lignée représente un cycle volcanique
de plus longue durée que la seconde, cycle dont je n'aurais considéré que les termes
ultimes (les faciès E , dans la partie plus ancienne de la série, seraient
chimiquement proches des gabbros). Un ralentissement de l'activité effusive
vers la fin de ce cycle aurait permis la ségrégation intramagmatique pendant
les périodes de calme éruptif (source du faciès r1 2), la genèse de laves très
différenciées (faciès q et ql), et l'installation d'un régime hydrothermal de longue
durée (faciès q2). Ceci corroborerait les conclusions de l'étude lithostratigraphique,
où l'importance de la coupure que constitue le passage aux Schistes Noirs a été
soulignée (lacune, ou même discordance envisageables).
III.4.3. Message sédimentaire des Schistes Noirs.
La présence de couches riches en matière organique, l'abondance de pyrite,
et la fréquence des intercalations basaltiques, ont pu contrôler, voire favoriser,
de nombreuses modifications chimiques. Néanmoins la preuve en est délicate
en l'absence d'études microchimiques. J'ai choisi de privilégier, dans l'interprétation
du chimisme de ces sédiments, la recherche des sources pour le matériel : les
compositions relevées sont considérées comme un reflet fidèle de l'héritage (cf.
ILI.4.1). La composante la plus variable mise alors en évidence serait de l'illite