Géologie de l'Antépermien de Vanoise septentrionale (zone ...

tel-00011367, version 2 - 27 Dec 2010
moins profonds (W.1). Les faits exposés (W.2 à W.4) permettent de préciser les modali-
tés de la première phase et de la troisième.
La phase 1 aurait engendré la foliation générale, parallèle à la stratification
des roches, et les structures majeures, dont un pli couché vers le Nord ou le Nord-Est
de taille plurikilométrique, dont les de- flancs seraient en contact dans la face nord
de Bellecôte. Entre les deux flancs du pli couché, une épaisseur de plusieurs hectomè-
tres de mylonites foliées, synmétamorphes, aurait été engendrée lors de cette phase 1.
Toutefois cette idée de pli couché (introduite par Ellenberger, 1958 ; reprise et modifiée
par Raoult, 1980b) n'est sans doute qu'une vision très simplifiée de la réalité. On ne
connaît pas sa charnière, ni sa vergence précise, et la géométrie de la zone mylonitique
aurait été fortement perturbée par les phases suivantes.
La phase 2 serait le classique "rétrocharriage" vers l'intérieur de l'arc alpin,
à vergence E à SSE (ici, donc, le mot rétrocharriage est inopportun, car la phase 2
a une direction de vergence oblique par rapport à celle de la phase précédente). La
schistosité associée, à pendage W à NNW, parait statistiquement régulière (fig. 49)
à l'échelle de ce terrain, malgré des variations locales (influencées par la disposition
des assises héritée de la phase précédente ? provoquées par la phase 3 ?). Le déverse-
ment général a été exprimé par des plis (voir par ex. fig. 61), et par des failles
inverses pouvant passer à des chevauchements vers 1'ESE (fig. 49). Ainsi, sous la série
de la Roche de Mio, un chevauchement de phase 2 tronquerait la zone axiale myloni-
tique du grand pli couché de phase 1.
La phase 3, marquée peut-être localement par une schistosité et/ou un diaclasage
subverticaux souvent orientés E-W (voir fig. 501, serait l'époque du charriage vers
le Nord de la Vanoise septentrionale sur la zone houillère, accompagné ou provoqué
par le jeu décrochant senestre de failles N-S à NE-SW. A la phase 3 (dans laquelle
on peut au demeurant séparer localement plusieurs sous-épisodes successifs) est
attribué également le traînage, sur 1'Antépermien de Bellecôte, des masses carbonatées
de 1'Aliet et de la Vallaisonnay. Les contacts anormaux de phase 3 sont jalonnés
(fig. 49) de cargneuleq et de brèches minéralisées à carbonates et à oxydes de fer
(fig. 11 et 66). On ne peut automatiquement attribuer la genèse de toutes les cargneules
connues dans les Alpes à cette phase 3 (qui ici aurait eu lieu sous faible charge lithosta-
tique, avec une forte pression de fluides), mais je pense que l'éventualité mérite d'être
envisagée. Ce point serait peut-être intéressant à approfondir pour rendre compte
de la genèse de gîtes métallifères (fig. 66, et IV.4.4).
Des difficultés subsistent pour étendre mes conceptions structurales a la Vanoise
septentrionale, mal conciliables sur divers points avec des hypothèses antérieures