Géologie de l'Antépermien de Vanoise septentrionale (zone ...

tel-00011367, version 2 - 27 Dec 2010
Une datation du gypse par les rapports isotopiques du soufre serait ici
util,e, à l'instar de ce qui a été tenté par Schade (1983a). Il a pu ainsi rapporter
au Werfénien des gypses du front externe de la zone briançonnaise, et suggérer
leur autochtonie.
Gypses et cargneules de La Plagne,
1) arguments en faveur d'une origine exotique. Sur le terrain que j'ai cartographié,
divers arguments peuvent être invoqués pour faire des gypses et cargneules de La
Plagne du matériel allochtone. Ils sont tous critiquables, mais leur conjonction rend
cette hypothèse d'allochtonie la moins improbable pour l'instant. Je m'y suis donc
tenu dans mes coupes.
a) Contexte tectonique. Les gypses de La Plagne forment une semelle basale
pour les Schistes lustrés à ophiolites du Mont Jovet, certainement allochtones et,
ailleurs dans les Alpes, très souvent munis d'une telle semelle gypsifère (notamment
les Schistes lustrés du Chardonnet, figurés en coupe BB - pl, h,t. 5).
b) Epaisseurs. A la latitude du Mont Saint Jacques (zone houillère) et du Dos
Rond (Vanoise), Ellenberger avait décrit (1958, p. 424) la disposition des cargneules :
elles empliraient une large "cuvette synclinalen au Sud, pour passer au Nord d'un seul
coup à une "étroite cicatricen entre Vanoise et zone houillère. Cette saute d'épaisseur,
apparente en carte, témoignerait par sa brutalité de l'origine autre, et donc de l'alloch-
tonie des cargneules de La Plagne.
c) Matériel inclus dans les Rypses. Aucun témoin d'ophiolites ou de Schistes
lustrés n'est connu entre Vanoise et zone houillère, alors qu'on en rencontre souvent
dans les gypses de La Plagne, et notamment au Col de la Grande Forcle.
d) Aspect du contact à la base des gypses et cargneuies. Les gypses et cargneuies
qui ceinturent les Schistes lustrés du Mont Jovet sont en contact mécanique avec
leur substratum (voir IV.4.2, ci-dessus). C'est le cas dans le temain considéré (fig. 66)
mais également au Nord-Ouest et au Sud du Mont Jovet (Fabre, 1961, p. 122).
On aurait donc, accolées par un hasard tectonique, deux masses de gypses et
de cargneules étrangères, l'une subautochtone entre Vanoise et zone houillère, l'autre
d'origine exotique, nommée donc Nappe des gypses.
2) objections, modèle autochtcmiste. Aucun des arguments présentés ne prouve
absolument le caractère exotique. On pourrait supposer que tous les gypses et cargneu-
les sont allochtones. Ou bien, en faveur de l'autochtonie de ces gypses, on peut faire
les objections suivantes aux arguments émis :
a) Cet argument d'"habitudem n'est pas décisif.
b) Il n'y a aucune différence de faciès entre les cargneules épaisses de La Plagne
et leurs voisines.
c) Si les gypses ont bien eu le comportement de lubrifiant tectonique qu'on leur
prête volontiers, la présence d'ophiolites peut résulter aussi d'un mélange tectonique
tardif, voire de remaniements superficiels d'âge quaternaire.