Géologie de l'Antépermien de Vanoise septentrionale (zone ...

tel-00011367, version 2 - 27 Dec 2010
déposés dans un bassin limnique (d'eau douce) intramontagneux (Courel et al., 1986).
Leur aspect est différent, depuis l'échelle de la plaque mince (par exemple par l'omni-
présence de micas blancs détritiques, de zircons, de tourmalines) jusqu'à celle du
banc (conglomérats à galets de granite ou de migmatites, granoclassements, plantes
fossiles).
Quant aux roches ignées, beaucoup plus rares que dans 1'Antépermien de Vanoise,
elles ont été attribuées à une lignée calco-alcaline fini-hercynienne, syn à post-tecto-
nique (Piantone, 1980). Ces roches ignées ne constituent en tout qu'un massif notable
(près de Briançon), de rares sills ailleurs (Fabre, 1961). Par places, quelques niveaux
cinéritiques, quelques coulées d'andésite et de rhyolite, sont également connus dans
le Stéphanopermien et le Permien (Fabre et Feys, 1966 ; Schade, 1983b).
Les mouvements orogéniques, pendant le comblement de ce fossé d'effondrement
intramontagneux, seraient restés modestes, surtout distensifs (cf. 5 IV.4.5), et se
seraient poursuivis jusqu'au début du Mésozoïque.
Avec ces différences il faudrait, si la série de Bellecôte était quand même du
Carbonifère supérieur ou du Permien, avoir eu un rapprochement tectonique important
entre Vanoise septentrionale et zone houillère, se chiffrant en centaines plutôt qu'en
dizaines de kilomètres. Puisque leurs couvertures permo-mésozo'iques, de type brian-
çonnais, indiquent depuis le Permien des histoires similaires, ce rapprochement ne
pourrait avoir eu lieu qu'avant le dépôt du Permien, et lors d'une phase orogénique
majeure.
Je rappelle cependant que le Permien de la Roche de Mio est corrélable,
au moins lithostratigraphiquement et chimiostratigraphiquement, avec celui
de la Ponsonnière, cinquante kilomètres au Sud-Ouest, en zone houillère (Guillot
et Raoult, 1984, et point 8 en fig. 68). Ceci, joint à l'hypothèse d'un décrochement
senestre alpin entre Vanoise et zone houillère (cf. IV.4.31, suggèrerait plutôt
une proximité de Bellecôte avec la Ponsonnière. La question de la dissemblance
entre séries antépermiennes ne serait donc qu'à reposer une cinquantaine de
kilomètres au Sud. Mais le problème serait le même : les cadres géodynamiques
du Houiller près de la Ponsonnière et de 1'Antépermien de Bellecôte ne sont
guère conciliables.
La seule coupure sédimentaire signe de mouvements tectoniques notables dans
la série de la zone houillère est la discordance basale du Stéphanien moyen-supérieur
(conglomérats de l'Assise de Courchevel, par exemple) sur les assises productives
(Namurien à Stéphanien inférieur). Je ne crois pas que ces mouvements asturiens
(dont la surrection des Gneiss du Sapey-Peisey ? cf. IV.4.5) puissent être considérés
comme une phase orogénique majeure dans cette région.