Géologie de l'Antépermien de Vanoise septentrionale (zone ...

tel-00011367, version 2 - 27 Dec 2010
des remarques que Raoult (comm. orale) m'a faites sur ces cargneules, avec mon
interprétation de leur position respective, supra ou infra-plan de charriage.
- Les cargneules du Grand Tuf (voir fig. 24 et 25 p. 30 de Broudoux, 1985) ont
un litage horizontal, avec des bancs à aspect de conglomérat grossier (où les
galets et la matrice seraient de même nature). Elles seraient d'âge quaternaire.
Le Grand Tuf serait peut-être un témoin du colmatage de la zone de diffluence
entre les glaciers issus du Dôme des Pichères (au NE), et ceux descendus de
la Vallaisonnay (au S). Ce colmatage daterait d'une phase d'épaisseur glaciaire
importante.
- Les cargneules du Plan Séry ont un diaclasage fruste orienté N-S. Leur aspect
est poudreux, leur couleur grisâtre. Semblant donc avoir été tectonisées, elles
pourraient s'être formées lors de la mise en place des unités carbonatées (Aliet
et Vallaisonnay), ou plus tôt encore. Je les ai indicées tc~ sur la carte
(pl. h.t. 11, mais pense qu'il vaudrait peut-être mieux en faire du t~ broyé
(subautochtone ?).
Rôle des failles- Des failles sub-méridiennes traversent la carte (pl. h.t. 2)
à son bord est. Elles sont visibles en photographie aérienne par un ressaut à regard
vers l'Est, et paraissent subverticales. Dans les parois du Mont-Blanc de Peisey,
la morphologie du ressaut est nette (gorges sur la face nord et la face sud, avec
des éboulis à gros blocs à l'aval), comme au bord oriental rectiligne, de la masse
ri 2 dans le Val de Genêt. La faille principale (F en fig. 55) a certainement eu
un jeu normal, au moins décamétrique, lors du Quaternaire récent.
Toutefois c'est à l'aplomb de ce système de failles que la surface de charriage
précédente change d'attitude (pendage de 20°E, passant à une attitude en grand
horizontale plus à l'Est ; coupes 14 et 15, en pl. h.t. 5). Cela me conduit à supposer
qu'outre leur rejeu récent, ces cassures ont fonctionné pour l'essentiel pendant
la phase 3, au moment du charriage. Mais elles n'auraient eu qu'un faible rejet
vertical, car la continuité de la surface de charriage est maintenue. La torsion
cartographique à concavité au Nord de la masse carbonatée Aliet- Mont-Blanc
de Peisey pourrait alors indiquer un jeu global de ce système de failles en décro-
chement senestre.
On obtient ainsi une image des conditions dans lesquelles la phase 3 aurait
eu lieu. Le plan de charriage est jalonné de roches formées sous une contrainte
horizontale faible (pas de débit schisteux), mais avec une circulation de fluides
importante : formation de brèches minéralisées (ml, et cargneules ou roches
cargneulisées. Cette genèse des cargneules est proposée d'après la note de Masson
(19721, qui a suggéré leur naissance à la base des nappes en mouvement par bréchi-
fication des dolomies sous l'effet d'une surpression de fluides. Ici la bréchification
hydraulique n'aurait pas épargné le substratum, y produisant des résultats originaux
(dissolution des ferromagnésiens, minéralisations en oxydes de fer; cf. fig. 11
et 53). On poumait trouver autour de 1'Aliet une vérification des idées de Masson
(1972) sur le problème complexe des cargneules alpines, et peut -être des données
supplémentaires sur leur nature et l'âge de leur genèse (deuxième remarque
ci-dessus).
Comme le suggère la dernière des trois remarques précédentes ("Rôle des
failles"), des failles (décrochantes ? senestres ?) pourraient avoir fonctionné
en même temps que les cisaillements plats, expliquant les flexures de ces derniers.