Géologie de l'Antépermien de Vanoise septentrionale (zone ...

tel-00011367, version 2 - 27 Dec 2010
J'ai visité des affleurements décrits par Le Fort en 1964 (Baisses du Chaillol) :
la déformation, cette fois hercynienne (s.1.) pour l'essentiel qu'on en voit, semble
au moins aussi forte que la déformation alpine de phase 1 en Vanoise. Le Fort (1973)
a signalé que cela rend difficile l'appréciation des caractères sédimentologiques
du conglomérat. Les galets de granite ou de migmatites y sont nombreux (l'un deux
ayant fourni l'âge "U/Pb sur zirconsn de 633 m.a. ; fig. 721, mais leur élongation
par la tectonique hercynienne atteint fréquemment le rapport 1011.
Il n'est donc guère question d'y trouver des galets striés. Je veux par là
introduire ma propre hypothèse, totalement gratuite : je serais tenté d'y voir
des apports par des glaces flottantes détachées d'un continent. On connalt de
tels blocs au fond de l'Océan Indien méridional, issus de l'Antarctique. Dans
cette conception (t&s romantique), le contexte sédimentaire fin de schistes
noirs, et le caractère océanique du chimisme des roches vertes, seraient compati-
bles avec la taille des galets.
Dans Bellecôte, on n'aurait pas ces conglomérats, seulement peut-être
les niveaux, tels l'assise A, riches en zircons d'origine sialique. Quant aux glaces,
elles ne sont que quaternaires.
V.3.3. Possibilité d'un â~e siluro-ordovicien pour les séries à schistes noirs de Bellecôte
et du Vieux Chaillol.
Cette conclusion spéculative est un compromis (au moins chronologique) entre
les positions de Gibergy et ai. (19701, et celles de Carme (1975) ou de Scarenzi et
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al. (1986). Ces auteurs font des comparaisons avec les séries antéhouillères des Vosges
(pour les partisans d'un faciès Culm d'âge dévono-dinantien) ou du Massif Central
(pour les tenants du Cambrien, voire du Briovérien). Je n'évoquerai pas ici ces deux
régions (voir seulement au VI.5.31, mais rappellerai simplement une hypothèse récente
de Sider et al. (1986) : la série de la Brévenne (Monts du Lyonnais, à l'Ouest de Lyon),
à caractères océaniques, ainsi que les métaspilites des Alpes, pourraient être des
traces d'un domaine océanique postérieur à l'orogenèse calédonienne, et d'âge silurien
Avec les caractères des Schistes Noirs (matière organique et pyrite abondan-
tes, nature originelle probable de sédiment fin), cela pourrait fort bien convenir.
Les sédiments anténamuriens fins, noirs, pyriteux, riches en matière organique,
sont abondants en effet dans l'Ordovicien et le Silurien des Ardennes à la Sicile,
et de la Provence au massif armoricain (c'est le faciès par excellence où l'on
trouve les graptolites). Certes les sédiments de plate- forme de tous ces domaines
ne sont pas transposables sans précaution à un contexte océanique distal et
profond (?), point qui serait à étudier en comparant les schistes noirs à certains
shaies actuels.
Quant aux blocs apportés par les glaces dont j'ai osé l'hypothèse
ci-dessus, je ne sais s'il faudrait inventer une nouvelle glaciation ordovi-
cienne pour les créer.