Géologie de l'Antépermien de Vanoise septentrionale (zone ...

tel-00011367, version 2 - 27 Dec 2010
lui, il s'agirait presque de chevauchements de style himalayen. Or, si les effets d'une
phase tectonique "asturienne" sont généralement admis dans les Alpes à la fin du
Stéphanien A, rien n'indique en zone houillère des manifestations aussi cataclysmiques.
Je proposerais plutôt un régime tectonique globalement distensif, produisant
une surrection brutale d'un compartiment de socle à l'Est de la zone houillère et/ou
une accélération temporaire de la subsidence du graben houiller, avec peut-être à
la suite une légère compression asturienne.
Comme j'ai tenté de le figurer (fig. 5, d'après Ellenberger, 19661, les
Gneiss semblent occuper le même niveau stratigraphique que les conglomérats de
l'Assise de Courchevel (datée du Stéphanien B-C ; Fabre, 1961). Cette Assise de
Courchevel pourrait n'être qu'un conglomérat de démantèlement des reliefs de socle
ainsi créés. Je tire cette idée de l'observation de ces conglomérats : généralement
à galets décimétriques arrondis de roches sialiques variées (dont des faciès œillés
analogues aux Gneiss), ils contiennent des passées il blocs métriques, dans la vallée
du Nant Benin, au verrou du Tovet. On est là dans l'affleurement le plus proche des
Gneiss du Grand Bois.
Pour rendre compte enfin de la position des Gneiss au sommet apparent de
la série houillère, on peut invoquer, sans faire appel à des chevauchements dûs à une
tectonique compressive asturienne, au moins quatre explications, la dernière étant
pour l'instant la plus opportune dans le secteur de Peisey.
- C'est la déformation alpine qui a porté les Gneiss au-dessus des assises
houillères.
- Des compartiments du socle exhaussé se seraient effondrés, en un grand glisse-
ment de terrain, sur les assises houillères, et cela avant le dépôt du Permotrias.
- Selon une communication orale récente de D. Mercier (Ecole des Mines, Fontai-
nebleau), l'Assise de Courchevel pourrait englober des conglomérats d'âges
plus anciens que dans l'hypothèse de Fabre (19611, l'âge de cette Assise allant
en fait du Namurien jusqu'au Stéphanien supkrieur. Alors rien n'empêcherait
de faire des Gneiss le socle bordier du graben houiller, et de l'Assise de
Courchevel un conglomérat bordier interstratifié dans le Houiller, l'ensemble
étant aplani et transgressé seulement au Permotrias.
- Les Gneiss ne sont pas au-dessus de la série houillère, mais à côté. Rien en
effet dans les données cartographiques clairsemées de ce secteur n'indique
comment assurer une superposition (hypothèse sans doute plus pertinente
près de Modane et dans le massif de Péclet-Polset), problème que la probable
présence de failles décrochantes de phase 3 n'est pas faite pour simplifier.
Je n'ai voulu que passer en revue diverses possibilités, qui ne s'excluent pas
mutuellement. On pourra choisir lorsqu'on disposera d'idées plus précises sur la structure
de la zone houillère (travaux en cours de D. Mercier, Fontainebleau, Ecole des Mines,
et de J. Fabre).