Géologie de l'Antépermien de Vanoise septentrionale (zone ...

tel-00011367, version 2 - 27 Dec 2010
J'ai trouvé cependant en deux points (signalés en pl. h.t. 2 par une étoile)
des blocs éboulés à proximité de ces contacts, à faciés permien possible : X =
951.7 ; Y = 2 063,25 ; Z = 2 250 m (échantillon no G83 026) : un bloc décimétrique
profondément altéré, d'un conglomérat à galets arrondis de 0.5 cm à 5 cm
de quartz blancs ou rose vif, à ciment phylliteux et ankéritique - X = 949.8 ;
Y = 2 062.3 ; Z = 2 700 m (échantillon no G83 055 P) : un bloc décimétrique
lisse et ovoïde, au sein des cargneules éboulées du Grand Tuf du Plan Séry,
d'un schiste vert bouteille à toucher onctueux, sériciteux, rappelant le Perme
-Trias.
D'autre part, aux Creux Noirs (X = 949,l ; Y = 2 062,6 ; Z = 2 630 m ;
et fig. 12B) sur quelques mètres d'épaisseur, le haut de l'assise q2 (roches quart-
zeuses feuilletées blanches) prend un grain fin, un débit esquilleux, une couleur
vert pâle à rosé, caractères qui rappellent le faciés des quartzites versicolores
sommitaux du Werfénien. En lame mince, cependant, il n'y a pas le moindre
indice d'une nature gréseuse originelle : dans un pavage polygonal fin (50 pm)
de quartz, on distingue quelques cristaux (150 riml épars et anguleux d'albite,
avec une fine bordure sériciteuse. Seul le feuilletage phylliteux habituel dans
92 est estompé. Un essai d'extraction des zircons de cette roche n'a fourni
que de petits cristaux arrondis ou cassés, rouges ou rosés, impossibles à classer
typologiquement (au sens de Pupin, 1976). Je ne crois pas qu'il faille voir là
une mylonite, mais plutôt un produit d'altération du faciés q2 (peut-être une
texture aphanatique, de type silexite, due à une émersion au cours du Permien ?).
En conclusion, il apparaît que si les massifs triasiques de l'Aliet -Mont-Blanc
de Peisey et de la Vallaisonnay sont, sinon allochtones, du moins certainement en
contact mécanique sur leur substratum actuel, il a subsisté sous leur masse charriée
des placages triasiques déjà en place auparavant. Ces derniers ont en effet été plissés
intimement avec le substratum. La fréquence de placages similaires dans Bellecôte,
leur stratigraphie de détail constante d'un affleurement à l'autre, me les font considé-
rer comme des témoins d'une authentique couverture triasique, discordante mais
autochtone sur son substratum.
11.1.3. Structure du substratum antépermien : la série, et sa polarité.
La carte (pl. h.t. 2) montre que ce substratum est divisé en assises stratiformes
ou lenticulaires. Elles dessinent à Plan Richard des bandes courbes à concavité au
Nord, depuis le glacier des Pichéres jusque sous le Mont-Blanc de Peisey. La plus
méridionale de ces bandes est formée de schistes noirs plus tendres (sN ou sG) à
veines charbonneuses (cl. Elle détermine une gouttiére morphologique qui va du
glacier au Val de Genêt de direction N W-SE.
La disposition des assises voisines est symétrique de part et d'autre de cette
gouttiére (fig. 13) : une bande q2, suivie de masses r) et gr. Ceci suggére que les
schistes noirs dessinent l'axe d'un pli. Si l'on s'éloigne de cette zone axiale, vers
le SW (Pas de Genêt, puis Creux Noirs) on retrouve, au-dessus de gr et r), le terme
q2 surmonté des schistes noirs (sN). Tous deux sont couverts en discordance par
la couverture triasique (tD, tc, t~ ; fig. 12B et ii.1.2.b).