Géologie de l'Antépermien de Vanoise septentrionale (zone ...

tel-00011367, version 2 - 27 Dec 2010
CHAPITRE V - AGE DE L'ANTÉPERMIEN DE BELLECÔTE
V.1. DONNEES DE BASE.
V.1.1 Méthodes de datation.
L'idée qui motive les longs exposés des chapitres précédents est que 1'Antépermien
de Vanoise septentrionale, franchement différent du Carbonifère daté de la zone
houillère voisine, est aussi plus ancien. Rappelons que je ne dispose pour appuyer
cette affirmation d'aucun fossile en Vanoise, tant macroscopique que microscopique,
mais seulement de quelques datations isotopiques, a priori discutables dans le contexte
métamorphique alpin. Une vingtaine d'échantillons de Schistes Noirs, choisis par Raoult,
Mériaux, et moi-même, pour y rechercher des acritarches et confiés à Mme S. Baudelot
(Toulouse), ont révélé un matériel trop métamorphisé pour laisser, selon Baudelot
(comm. écrite), grand espoir de ce côté. D'autres échantillons traités par R. Coque1
à Lille n'ont rien donné eux non plus.
Peruccio-Parison (1984, p. 257) a donné une détermination d'âge radiométri-
que (par la méthode des traces de fission) pour les zircons de ce qu'elle nommait
"grauwackes de la Crête des Echines" (assise antépermienne A selon mes
hypothèses). Leur âge apparent, ou plutôt celui du dernier épisode où la
température aurait dépassé 250°C 2 50 OC, serait du Dogger (163 m.a. 1 5 %).
Je crois que cette mesure n'est pas utilisable pour apprécier l'âge de la roche,
compte-tenu du contexte généralement admis pour les Alpes au Dogger.
Bocquet (1974a.b.~)~ Bocquet et al. (1974, 19771, à côté de considérations
pétrographiques, géochimiques, et minéralogiques, ont fourni des datations
de minéraux variés de Vanoise méridionale autour de 400 m.a., 600 m.a., voire
même 1 800 m.a., sans présenter cependant à mon avis les données lithostratigraphiques
précises qui permettraient de se faire une idée des roches-hôtes, ni
des assises concernées. Il est probable que sur des minéraux isolés, on arriverait
à trouver aussi de tels âges dans le Carbonifére daté paléontologiquement de
la zone houillère.
Faute donc de datations objectives et indiscutables, je dois faire appel à d'autres
méthodes, avec toutes leurs imperfections : recherches d'analogies lithostratigraphi-
ques, chimiostratigraphiques (ou à défaut seulement géochimiques), voire paléostructu-
rales ou paléométamorphiques, avec les autres massifs, séries, ou formations paléo-
zoïques des Alpes. Ces méthodes ne peuvent donner que des résultats imprécis, que
la découverte d'un seul fossile remettra sans doute en question. Mais l'exploration
des terrains paléozoïques des Alpes a permis d'accumuler, depuis une trentaine d'années,
nombre de descriptions, de résultats, et d'hypothèses (fig. 68). 11 serait dommage
de ne pas en tirer parti.