Géologie de l'Antépermien de Vanoise septentrionale (zone ...

tel-00011367, version 2 - 27 Dec 2010
Quels que soient les paramètres choisis (on pourrait en trouver d'autres), le
problème est de savoir si ces variations chimiques sont dues à des modifications
par les événements alpins, ou si elles reflètent l'héritage antéalpin. Avant de
se prononcer, on peut chercher la cause immédiate de l'anomalie dans la minéra-
logie : l'abondance. voire la prédominance, de tel ou tel minéral peut souvent
être invoquée (tabl. 5).
Avec les paramètres choisis (K, Na, PF : voir ci-dessus), les minéraux
concernés sont : le mica blanc s.1. - l'albite - ceux dont une fraction
pondérale notable est éliminée par la calcination et/ou n'est pas analysée,
tels les carbonates (CO2) , la pyrite (SI, la matière organique (C et H)
- toutes les variétés pouvant conduire par leur abondance excessive A une
perte au feu notable, du fait de leur teneur en eau de constitution, telles
phengite et la séricite, la chlorite, les épidotes, les amphiboles ...
Des contrôles sont possibles dans les diagrammes géochimiques (fig. 42
a 48), où l'abondance d'un minéral donné dans un échantillon se traduit par
la proximité du point figuratif de l'échantillon et du pôle de ce minéral. Ainsi,
les échantillons cités ici (tabl. 5) se retrouvent souvent sous forme de points
figuratifs en position excentrée dans les diagrammes (cf. fig. 42 et 43, par exem-
ple). La quasi-totalité des échantillons analysés ont été aussi examinés en plaque
mince. Outre l'abondance anormale, on peut apprécier de plus l'aspect d'un minéral
(antérieur, synchrone, ou postérieur, par rapport aux déformations), donc avoir
une idée de son âge (exemples en fig. - 15, 16, 3, 20, 23, 27, et plus loin en
fig.34, 35 et 64, de minéraux probablement antéalpins ; en fig. 11, et plus loin
en fig. 58, de néoformations alpines probables ; les numéros de figures correspon-
dant à des analyses chimiques sont soulignés).
Avec ces méthodes, et en tenant compte aussi souvent que possible de
la position lithostratigraphique des échantillons, peu d'anomalies semblent requérir
une explication par des néoformations alpines. Donc, je suppose que l'influence
chimique du métamaphisme et de la déformation alpins sont, sinon toujoias
aCgligeables, du moins statistiquement modérés, et n' ont pas renàu mécannaissa-
ble l'héritage antéalpin.
On pourra cependant émettre des réserves aux interprétations pro-
posées dans la suite de ce chapitre. Un enrichissement alpin en séricite
a été constaté dans les "orthophyres houillers" des Grandes Rousses, par
Banzet et al. (1984, 1985), dans une région à déformations alpines pourtant
moins intenses qu ' en Vanoise.
Pour la Vanoise septentrionale, l'interprétation d'un diagramme où
le potassium intervient mérite donc d'être contrôlée dans une représentation
prenant en compte d'autres éléments a priori moins mobiles. Je veux ici
justifier le recours à plusieurs représentations pour étudier chaque catégorie
de roches (fig. 44 sans les alcalins, et fig. 45 et 46 où ils interviennent,
ceci pour les Schistes Noirs ; de même, fig. 47 avec K, Ca, et Na, puis
fig. 48 avec Ti, Fe, et Mg, pour les roches vertes).