Introduction aux Hiéroglyphes Mayas - Mesoweb
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Kettunen & Helmke 2005 <strong>Introduction</strong> <strong>aux</strong> hiéroglyphes mayas<br />
3. ORIGINES DE L’ÉCRITURE MAYA<br />
Les <strong>Mayas</strong> ne furent ni les premiers, ni les<br />
derniers à développer un système d’écriture.<br />
Avant l’émergence des premiers hiéroglyphes<br />
mayas connus (1 er siècle av. J.C.), il existait des<br />
systèmes d’écriture dans au moins trois aires<br />
culturelles : le cœur de la zone olmèque sur la côte<br />
sud du Golfe du Mexique, dans la vallée de<br />
Oaxaca et dans les vallées des Hautes Terres du<br />
département guatémaltèque d’Alta Verapaz.<br />
L’écriture mésoaméricaine s’est développée à la<br />
fin de l’époque olmèque, vers 700-500 av. J.C. et<br />
vient probablement de l’iconographie olmèque qui<br />
l’a précédée et qui a mué en système d’écriture.<br />
Cette écriture s’est ensuite répartie sur deux aires :<br />
les Hautes Terres du Mexique et les Hautes Terres<br />
du Guatemala et du Chiapas plus une aire<br />
adjacente sur la côte Pacifique du Guatemala.<br />
Cette dernière zone était habitée par les <strong>Mayas</strong><br />
mais était aussi probablement influencée par des<br />
peuples, cultures et langues venant de la zone<br />
olmèque plus à l’ouest. Dans le 1 er siècle avant<br />
notre ère, la culture maya des Basses Terres était<br />
influencée par les cultures des Hautes Terres.<br />
C’est de ce contact qu’elle acquis son système<br />
d’écriture.<br />
Les premiers exemples connus de glyphes mayas<br />
venant des Basses Terres centrales en contexte<br />
archéologique avéré proviennent du site de<br />
Cerros, dans le nord du Belize. Sur le masque<br />
architectural de la façade 5C-2 ème , deux glyphes<br />
peuvent être lus : yax (bleu-verdâtre, premier) et<br />
k’in (soleil ou jour). À peu près à la même<br />
période, on voit le glyphe ak’ab’ (nuit ou<br />
obscurité) sur la joue du masque architectural de<br />
la structure N9-56 de Lamanai.<br />
Dans un autre cas, un texte ancien maya sur un<br />
pectoral olmèque en pierre verte réutilisé (plus<br />
connu sous le nom de Plaque de jade de<br />
Dumbarton Oaks, figure 5) peut être daté<br />
stylistiquement comme étant contemporain des<br />
masques de Cerros. Sur l’arrière du pectoral, des<br />
incisions représentent le portrait d’un souverain<br />
maya assis et deux doubles colonnes de glyphes.<br />
11<br />
Figure 5 : Image et texte d’un pectoral olmèque<br />
en Pierre verte réutilisé (la disposition du texte<br />
et de l’image est horizontale dans la pièce<br />
originale).<br />
Dans un autre texte assez ancien, un pétroglyphe<br />
sur une falaise du site de San Diego, sud du Petén,<br />
montre un dirigeant maya debout avec une double<br />
colonne de 19 glyphes. Cette gravure montre que la<br />
disposition des dates transcrites (i.e. les deux<br />
premiers glyphes [manquants], le large glyphe<br />
introducteur [appelé communément signeISIG] 20 , et<br />
les quatre glyphes suivants) était encore assez<br />
flexible et non codifiée. Cette gravure, ainsi que le<br />
pectoral en jade de Dumbarton Oaks, représente les<br />
évènements les plus fréquemment retrouvés sur les<br />
monuments mayas qui suivent, à savoir le sacrifice<br />
de sang et l’accession royale. Dès le début du<br />
Classique (vers 250 apr. J.C.), l’écriture maya a<br />
mué en un système plus rigide et plus cohérent que<br />
nous expliquerons dans les chapitres suivants.<br />
20 Voir Appendice E : Note sur le Calendrier.