Introduction aux Hiéroglyphes Mayas - Mesoweb
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Kettunen & Helmke 2005 <strong>Introduction</strong> <strong>aux</strong> hiéroglyphes mayas<br />
CHAK-ki KAL(OM)-ma-TE’<br />
Chaahk Kalo’mte’<br />
nom de divinité titre royal élevé<br />
5.7. DÉTERMINANTS SÉMANTIQUES<br />
ET SIGNES DIACRITIQUES<br />
Un déterminant sémantique est un signe qui<br />
fournit au lecteur le sens exact de glyphes<br />
graphiquement identiques qui ont plus d’un sens<br />
possible. Les déterminants sémantiques n’ont pas<br />
de valeur phonétique (cf. Zender 1999: 14).<br />
L’exemple le plus courant de déterminant<br />
sémantique dans l’écriture maya est le cartouche<br />
des «signes de jour» et son piédestal.<br />
Les marqueurs diacritiques sont des signes sans<br />
valeurs phonétiques qui aident le lecteur en<br />
exprimant la prononciation prévue d'un signe ou<br />
d'un mot. Dans des langues latines, de bons<br />
exemples de marques diacritiques sont la «cédille»<br />
du mot français façade, aussi bien que les<br />
nombreux accents présents dans d'autres systèmes<br />
d'écriture européens.<br />
Dans l’ancien système d’écriture maya, un autre<br />
signe diacritique est représenté par une paire de<br />
points représentés dans les coins gauches<br />
supérieurs ou inférieurs des signes syllabiques<br />
(voir «kakaw» dans le petit dictionnaire de ce<br />
volume). C’est le «signe de doublement<br />
syllabique», et, comme son nom l’indique, il sert à<br />
doubler la valeur phonétique du signe qu’il<br />
touche. Ainsi, le syllabogramme ka est lu kak(a)<br />
ou le signe le est lu lel(e) lorsqu’ils sont marqués<br />
par deux points. Dans la transcription glyphique,<br />
la présence de ce signe diacritique est notée par le<br />
préfixe 2 selon sa position. Généralement, il est<br />
suffixé (en exposant) et mis devant : 2 ka ou 2 le (en<br />
utilisant les exemples cité ci-dessus), bien que<br />
chacune des quatre positions soit possible :<br />
Des recherches détaillées révèlent que ces deux<br />
points servent à doubler exclusivement la valeur<br />
des syllabes/syllabogrammes. Dans les rares<br />
exemples où ce signe diacritique est noté sur un<br />
logogramme, il faut doubler la valeur du<br />
syllabogramme final dans l’ordre de lecture interne<br />
du glyphe (en bas à droite). Ainsi, la localisation la<br />
plus fréquente de ce signe diacritique est le début<br />
du bloc glyphique. Ce positionnement permet<br />
d’attirer l’attention du lecteur sur le doublement de<br />
syllabe présent dans un bloc glyphique.<br />
5.8. POLYSEMIE : POLYPHONIE ET<br />
HOMOPHONIE<br />
Une autre difficulté du maya est la polysémie. En<br />
fait, ce trait est commun à toutes les langues du<br />
monde, mais ce qui le rend épineux dans l’écriture<br />
maya est la difficulté supplémentaire de la<br />
complexité du système pour un œil non entraîné. La<br />
Polyphonie (ou homographie) signifie qu’un signe<br />
donné peut avoir différentes valeurs phonétiques, et<br />
peut donc être lu de manière différente (même écrit<br />
de la même façon). Dans le système maya, des mots<br />
(ou sons) qui sont lus, tuun et ku, peuvent être écrits<br />
de la même manière. L’homophonie, de son côté,<br />
signifie que des signes différents représentent la<br />
même valeur phonétique, que ce soit une syllabe ou<br />
un mot. Dans l’écriture maya, les mots pour<br />
serpent, quatre et ciel se prononcent de la même<br />
façon (chan ou kan selon le langage), mais sont<br />
tous écrits différemment :<br />
17<br />
CHAN CHAN CHAN-na<br />
Chan Chan Chan<br />
«serpent» «quatre» «ciel»<br />
Ce qui précède peut paraître étrange à ceux qui sont<br />
habitués à l’alphabet latin. Toutefois, notre système<br />
consiste aussi en lettres et en signes (logographes)<br />
qui peuvent paraître déroutant pour un œil peu<br />
habitué à notre alphabet. De plus, pour des langues<br />
à l’orthographe non systématique (et moins<br />
phonémique) comme l’anglais ou le français, la<br />
variation de prononciation de lettres identiques<br />
cause des problèmes pour ceux qui parlent une<br />
autre langue.