Introduction aux Hiéroglyphes Mayas - Mesoweb
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Kettunen & Helmke 2005 <strong>Introduction</strong> <strong>aux</strong> hiéroglyphes mayas<br />
2. HISTOIRE DU DÉCHIFFREMENT<br />
L’histoire du déchiffrement de l’écriture maya est<br />
un récit passionnant, qui s’étend sur cinq siècles.<br />
On a d’abord cherché un sens fonctionnel à ce<br />
système d’écriture qui au premier coup d’œil<br />
parait être des plus étranges. Il est impossible de<br />
narrer les principales étapes dans ce volume, mais<br />
nous mentionnerons les plus importantes<br />
découvertes pour que le lecteur puisse comprendre<br />
les progrès de certains déchiffrements.<br />
En 1862, alors qu’il recherchait de nouveau<br />
matériau de recherche à l’Académie Royale d’Art<br />
de Madrid, un abbé français du nom de Charles<br />
Étienne Brasseur de Bourbourg découvrit un<br />
manuscrit intitulé Relación de las cosas de<br />
Yucatán 8 écrit par l’évêque Diego de Landa.<br />
Deux ans plus tard, Brasseur de Bourbourg publia<br />
le manuscrit dans une édition bilingue (espagnol<br />
et français) sous le nom de Relation des choses du<br />
Yucatán de Diego de Landa.<br />
Trois décennies plus tôt, un avocat et écrivain<br />
voyageur américain John Lloyd Stephens et<br />
l’artiste anglais Frederick Catherwood,<br />
s’embarquèrent de New York pour la zone maya<br />
via le Belize. Pendant leur séjour de 1839 à 1842,<br />
ils explorèrent les sites mayas en ruine, écrivirent<br />
des rapports, dessinèrent des cartes et esquissèrent<br />
des sculptures et des édifices antiques. À travers<br />
leurs efforts, ils firent connaître à une large<br />
audience les «cités perdues» des <strong>Mayas</strong> dans deux<br />
volumes illustrés : Incidents of Travel in Central<br />
America, Chiapas, and Yucatan (1841) et<br />
Incidents of Travel in Yucatan (1843). Dans le<br />
premier tome, Stephens écrit à propos de Copan :<br />
In regard to the age of this desolate city, I shall not<br />
at present offer any conjecture. Some idea might<br />
perhaps be formed from the accumulations of<br />
earth and the gigantic trees growing on the top of<br />
the ruined structures, but it would be uncertain<br />
and unsatisfactory. Nor shall I at this moment<br />
offer any conjecture in regard to the people who<br />
8 Le manuscrit est en fait un abrégé de l’œuvre<br />
originale de Diego de Landa Calderón, écrite vers 1566<br />
en Espagne, mais perdue depuis. Cet abrégé est issu de<br />
la transmission de copistes jusqu’à la dernière version<br />
(vers 1660) qui fut découverte par Brasseur de<br />
Bourbourg.<br />
built it, or to the time when or the means by which<br />
it was depopulated, and became a desolation and<br />
ruin; whether it fell by the sword, or famine, or<br />
pestilence. The trees which shroud it may have<br />
sprung from the blood of its slaughtered<br />
inhabitants; they may have perished howling with<br />
hunger; or pestilence, like the cholera, may have<br />
piled its streets with dead, and driven forever the<br />
feeble remnants from their homes; of which dire<br />
calamities to other cities we have authentic<br />
accounts, in eras both prior and subsequent to the<br />
discovery of the country by the Spaniards. One<br />
thing I believe, that its history is graven on its<br />
monuments. Who shall read them? (Stephens 1993<br />
[1841]: 59).<br />
7<br />
Figure 1 : Stèle A, Copan, Honduras<br />
(dessin de Frederick Catherwood).<br />
Ce défi était probablement proposé par Stephens dû<br />
au fait que l’écriture égyptienne avait été décodée<br />
par Jean-François Champollion quelques<br />
décennies seulement avant la parution de son livre.<br />
Quoi qu’il en soit, à l’époque de Stephens, il n’y<br />
avait pas de Pierre de Rosette 9 pour les études<br />
9 La Pierre de Rosette a été découverte en 1798 lors de la<br />
campagne d’Égypte de Napoléon. Elle contenait trois<br />
textes parallèles en grec, en démotique et en