Introduction aux Hiéroglyphes Mayas - Mesoweb
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Kettunen & Helmke 2005 <strong>Introduction</strong> <strong>aux</strong> hiéroglyphes mayas<br />
Contexte<br />
L’interprétation (ou traduction) d’une expression dépend du contexte dans lequel elle est utilisée,<br />
qu’il soit littéraire, syntaxique ou autre.<br />
Contraste<br />
Deux sons contrastent (ou la distinction PHONETIQUE est contrastée) si, en remplaçant l’un par<br />
l’autre (dans un contexte phonétique identique), on change le sens d’un mot. Par exemple /l/ et /r/<br />
sont deux PHONEMES distincts, si on change le /l/ de «lien» en /r/, on aurait un mot différent :<br />
«rien» (en japonais, ces deux phonèmes ne sont pas distincts). De telles paires de mots dont le<br />
sens varie en fonction d’un phonème sont appelées PAIRES MINIMALES. En maya Classique,<br />
il y a des distinctions phonémiques qui ne sont pas familières <strong>aux</strong> francophones. Une d’entre elles<br />
est l’opposition entre les OCCLUSIVES ou PLOSIVES (BI)LABIALES,<br />
dentales/ALVEOLAIRES, et VELAIRES (i.e. /p/, /t/ et /k/) d’un côté, et de l’autre les occlusives<br />
ou plosives GLOTTALES (/p’/, /t’/ et /k’/). Il y a aussi l’opposition des mots avec et sans<br />
occlusives glottales préconsonnantales ou inter-voyelles (’). Ex. kab’ (terre, terrain) et k’ab’<br />
(main); chan (ciel, serpent, 4) et cha’n (gardien). On fait par ailleurs une distinction entre les<br />
voyelles courtes et longues : chak (rouge, grand) qui contraste de Chaa[h]k (nom de divinité). On<br />
fait aussi la distinction entre les mots avec et sans FRICATIVES glottales ou vélaires<br />
préconsonnantales : k’an (jaune, mûr) et k’ahn (escalier, banc). Dans les textes glyphiques, les<br />
fricatives glottales, les vélaires préconsonnantales et les voyelles longues ne sont pas directement<br />
identifiables. Il faut donc les reconstruire.<br />
Crochets<br />
Les crochets […] sont utilisés dans les analyses épigraphiques pour indiquer les sons reconstruits<br />
et, dans les transcriptions, pour désigner les syllabes ou mots infixés. En linguistique, les<br />
crochets sont aussi généralement utilisés pour indiquer les sons PHONETIQUE qui se distinguent<br />
des éléments PHONEMIQUE ou GRAPHEMIQUE (indiqués respectivement par des «/…/» et<br />
des «»). Ainsi, [t] signifie simplement le son phonétique «t», et /t/ représente le phonème «t»<br />
(s’il est prononcé comme [t] ou comme [t h ]).<br />
Déixis<br />
Des éléments d’une langue peuvent avoir une référence (généralement extralinguistique) qui<br />
dépend du contexte immédiat de l’expression. Par exemple, les PRONOMS personnels et<br />
démonstratifs, les expressions spatiales (ex. «ici» et «là»), les expressions temporelles (ex.<br />
«demain» et «maintenant»), le temps (passé, présent, etc.) et les gestes du locuteur.<br />
Dérivation<br />
Pratique MORPHOLOGIQUE qui engendre un nouveau mot (dérivé) d’un autre par affixation, et<br />
cause un changement de sens du mot. Par exemple, le mot (adjectif) maya Classique chanal<br />
(céleste) est dérivé du mot (nom) chan (ciel). La dérivation est généralement différente de la<br />
FLEXION.<br />
Digramme<br />
Ensemble de deux lettres qui forment un seul son. Les valeurs des sons de certains digrammes ne<br />
sont pas aisées, mais certaines sont prévisibles. Ainsi, le mot «phrase» a le digramme <br />
(prononcé [f]). Dans la transcription (et translittération) des hiéroglyphes mayas, il y a quatre<br />
digrammes : , , et prononcés respectivement [t s ], [t s ’], [č] et [č’].<br />
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