Introduction aux Hiéroglyphes Mayas - Mesoweb
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Kettunen & Helmke 2005 <strong>Introduction</strong> <strong>aux</strong> hiéroglyphes mayas<br />
mayanistes naissantes. Après la découverte de la<br />
Relación de Landa par Brasseur de Bourbourg, les<br />
chercheurs pensèrent avoir une pierre de Rosette<br />
pour l’écriture maya. Sur une page, Landa décrit<br />
ce qu’il croit être les caractères alphabétiques<br />
mayas. L’ «alphabet Landa» (voir figure 29) était<br />
dès lors condamné à être une incompréhension de<br />
ce religieux espagnol (du moins jusqu’à un certain<br />
point). Ainsi, on estimait cet alphabet inutile. En<br />
conséquence, aucune corrélation ou étude<br />
académique digne d’intérêt ne fût entreprise<br />
pendant les siècles suivants.<br />
Un des problèmes était que Landa et les<br />
chercheurs de la fin du 19 ème siècle, jusqu’à ceux<br />
des années 1950, n’avaient pas compris que<br />
l’écriture maya n’était pas alphabétique ou<br />
seulement phonétique (ni simplement logographique<br />
au fond) 10 . Au début, les chercheurs<br />
essayèrent d’appliquer l’alphabet Landa directement<br />
(mais inlassablement sans succès) à<br />
l’écriture maya.<br />
Dans le même temps, les logographes pour les<br />
signes calendaires décrits dans la Relación ont été<br />
appliqués avec succès <strong>aux</strong> textes mayas. Basé sur<br />
le succès des signes logographiques et sur l’échec<br />
des soi-disant signes alphabétiques, on croyait que<br />
l’écriture maya dans son ensemble ne pouvait être<br />
phonétique 11 .<br />
hiéroglyphes égyptiens. Les noms propres des textes<br />
furent la base du déchiffrement des hiéroglyphes<br />
égyptiens.<br />
10 En 1915, Sylvanus Morley écrivit dans son An<br />
<strong>Introduction</strong> to the Study of Maya Hieroglyphs: “It is<br />
apparent at the outset that the first of these theories<br />
[que les glyphes sont phonétiques, chacun représentant<br />
un son, et entièrement dissocié de toute représentation<br />
de quelque pensée ou idée] can not be accepted in its<br />
entirety; for although there are undeniable traces of<br />
phoneticism among the Maya glyphs, all attempts to<br />
reduce them to a phonetic system or alphabet, which<br />
will interpret the writing, have signally failed”. (Morley<br />
1975: 26-27 [italiques ajoutés]).<br />
11 Largement dû <strong>aux</strong> essais infructueux des linguistes<br />
comme Benjamin Lee Whorf pour prouver que<br />
l’écriture maya avait des signes phonétiques aussi bien<br />
que logographiques. Eric Thompson écrivit ceci en<br />
1950 dans son Maya Hieroglyphic Writing: An<br />
<strong>Introduction</strong>: “It had been my intention to ignore<br />
Whorf’s (1933, 1942) attempts to read the Maya<br />
hieroglyphic writing, supposing that all students of the<br />
L’étude des hiéroglyphes mayas a bien avancé vers<br />
les années 1950, notamment en ce qui concerne la<br />
partie calendaire des textes 12 . Peut-être comme<br />
conséquence directe, on a développé l’idée que<br />
l’écriture maya était purement logographique. De<br />
même, le contenu des textes fut perçu comme étant<br />
exclusivement astronomique et non pas historique;<br />
une idée qui a prévalu dans les milieux<br />
académiques de l’époque; une idée qui a prévalu<br />
dans les milieux académiques de l’époque.<br />
Des essais pour lire phonétiquement les<br />
hiéroglyphes mayas (ou des parties de glyphes)<br />
étaient condamnés à l’échec ou, en tout cas,<br />
négligés par les princip<strong>aux</strong> chercheurs de l’époque.<br />
Quoi qu’il en soit, depuis le 19 ème siècle, plusieurs<br />
interprétations prolifiques furent faites par d’habiles<br />
chercheurs. Néanmoins, ils ont tous échoué à<br />
trouver une méthode systématique pour clarifier<br />
pleinement leurs idées.<br />
En 1876, un Français nommé Léon Louis Lucien<br />
Prunol de Rosny proposa dans son Déchiffrement<br />
de l’Écriture Hiératique de l’Amérique Centrale<br />
que l’écriture maya était en partie basée sur des<br />
signes phonétiques. Son travail sur les hiéroglyphes<br />
mayas, son expérience linguistique et sa<br />
connaissance de systèmes d’écriture du monde<br />
entier lui ont permis de conclure que l’écriture<br />
maya consistait en logographes et en signes<br />
phonétiques. Il a fallu attendre un tiers de siècle<br />
subject would by now have consigned them to that limbo<br />
which already holds the discredited interpretations of<br />
Brasseur de Bourbourg (1869-70), de Rosny (1876),<br />
Charency (1876), Le Plongeon, Cresson (1894), and<br />
Cyrus Thomas (1886) [...] Whorf’s writings are a direful<br />
warning to those with a similary uncritical approach to<br />
the hieroglyphic problems.”<br />
12 Vers la fin du 19 ème siècle, un libraire saxon du nom de<br />
Ernst Förstemann a étudié la partie calendaire de la<br />
Relación de Landa avec le codex de Dresde et d’autres<br />
textes mayas. Il a découvert que les <strong>Mayas</strong> utilisaient un<br />
système vigésimal (base 20) pour leurs calculs et qu’ils<br />
employaient le concept du zéro dans leur système<br />
mathématique. Förstemann a aussi travaillé les tables de<br />
Vénus, le calendrier Tzolk’in et les tables de la Lune du<br />
codex de Dresde. Il découvrit le système du Compte<br />
Long dans les textes mayas monument<strong>aux</strong>. Le début du<br />
20 ème siècle vit d’autres découvertes comme les variantes<br />
«têtes» des chiffres mayas et la corrélation entre le<br />
Compte Long et le calendrier grégorien par Joseph T.<br />
Goodman, un journaliste américain.<br />
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