Introduction aux Hiéroglyphes Mayas - Mesoweb
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Kettunen & Helmke 2005 <strong>Introduction</strong> <strong>aux</strong> hiéroglyphes mayas<br />
L’exemple de la lettre X est révélateur car elle se<br />
lit de diverses manières :<br />
X numéro 10<br />
X 24 ème lettre de l’alphabet<br />
X quantité inconnue<br />
X signe de multiplication<br />
X négation (ex. interdiction de fumer)<br />
X pornographique (classé X)<br />
X indication de lieu, d’objet, etc.<br />
X signature d’un illettré<br />
Autres «logographes» de notre système :<br />
@ £ $ % & ? ! + § © € ♀ ♂ ®<br />
En français, il y a des quantités d’homographes et<br />
d’homophones. Ex. :<br />
Homographes :<br />
• neuf [nœf] (nouveau) – neuf [nœf]<br />
(numéral 9)<br />
• vers [vεr] (rime) - vers [vεr] (près de)<br />
Homophones :<br />
• vers – verre – vert – ver<br />
• cite – site<br />
• lit – lie – lis<br />
• temps – tant – taon<br />
• mais – mets – mai<br />
• court [kur] (de tennis) - court [kur] (adj.) -<br />
court [kur] (adv. couper court) - cours<br />
[kur] (de Français) - cour [kur] (royale) -<br />
faire la cour [kur] - la Cour [kur] des<br />
comptes<br />
5.9. NOMBRE DE HIÉROGLYPHES<br />
CONNUS<br />
Une des questions les plus fréquemment posées<br />
<strong>aux</strong> épigraphistes concerne le pourcentage de<br />
glyphes déchiffrés. La réponse est évidemment<br />
plus complexe que la question. Tout d’abord, nous<br />
devons nous interroger sur le sens de<br />
« déchiffré ». Si nous calculions le nombre de<br />
glyphes dont nous connaissons la valeur<br />
phonétique, le total serait <strong>aux</strong> alentours de 80<br />
pourcents. Toutefois, si nous estimions le nombre<br />
de signes dont le sens est attesté, on descendrait à<br />
60 pourcents. Le problème réside dans le fait que,<br />
dans l’écriture, on a un des glyphes dont :<br />
18<br />
• la valeur phonétique est connue mais le<br />
sens échappe au déchiffrement (plus<br />
généralement dans le cas de signes écrits<br />
complètement en signes phonétiques).<br />
• le sens est connu mais la valeur<br />
phonétique est incertaine, vague ou<br />
inconnue.<br />
• la valeur phonétique et le sens sont<br />
partiellement connus (par exemple un mot<br />
signifiant un rituel qui était exécuté avant<br />
l’entrée dans l’age adulte).<br />
• la valeur phonétique et le sens ne sont que<br />
partiellement connus.<br />
Un autre problème vient de la définition de la<br />
«connaissance» d’un glyphe. Le sens d’un glyphe<br />
unique ou d’un ensemble de glyphes dans une<br />
phrase peut être connu 30 , mais la signification<br />
contextuelle profonde et les implications du mot et<br />
des phrases doivent être confrontées avec<br />
l’ensemble des autres sources possibles comme<br />
l’ethnologie, l’archéologie, l’iconographie et les<br />
manifestations contemporaines de la culture maya.<br />
En définitive, l’épigraphie maya est un champ de<br />
connaissance inter- et pluridisciplinaire, qui est<br />
fortement basé sur la linguistique mais, en même<br />
temps, tient beaucoup des différentes autres sources<br />
et disciplines académiques.<br />
Dans son ensemble, et par sa complexité, le<br />
système d’écriture maya n’est qu’une façon de<br />
concrétiser un langage parlé. Selon les propres mots<br />
de Yuri Knorosov : «I believe that anything<br />
invented by humans can be deciphered by humans»<br />
(Kettunen 1998a).<br />
30 On doit faire une distinction entre glose et traduction.<br />
La glose donne une lecture d’un glyphe isolé alors que la<br />
traduction prend en compte la syntaxe et la sémantique<br />
dans la phrase.