Introduction aux Hiéroglyphes Mayas - Mesoweb
Introduction aux Hiéroglyphes Mayas - Mesoweb
Introduction aux Hiéroglyphes Mayas - Mesoweb
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Kettunen & Helmke 2005 <strong>Introduction</strong> <strong>aux</strong> hiéroglyphes mayas<br />
En ce qui concerne la translittération des textes<br />
mayas, nous utiliserons les règles suivantes :<br />
(1) Les translittérations seront représentées en<br />
italiques.<br />
(2) Les voyelles longues et les sons glott<strong>aux</strong>,<br />
provenant des règles d’harmonie 23 , seront<br />
indiqués sans [crochet], attendu que :<br />
(3) Les sons reconstruits sur la base d’éléments<br />
historiques, internes ou paléographiques<br />
seront représentés dans des [crochets].<br />
Ainsi la translittération utilisée est qualifiée<br />
d’étroite (y compris avec les sons<br />
reconstruits sur la base d’éléments<br />
historiques, internes ou paléographiques –<br />
contrairement à la translittération large qui<br />
exclue ces reconstructions).<br />
Il y a plusieurs méthodes pour analyser<br />
linguistiquement un texte. Les deux plus<br />
communes sont présentées page 68 et y sont<br />
décrites : la segmentation morphologique et<br />
l’analyse morphologique. La première analyse<br />
linguistique représente les limites morphologiques<br />
divisées par des traits d’union. Ce que l’on appelle<br />
les «morphèmes zéro» sont représentés par le<br />
signe Ø. Dans le second type d’analyse, la<br />
description grammaticale des mots est explicite. Il<br />
y a des méthodologies variées pour décrire ces<br />
composants, et la décision est généralement<br />
laissée <strong>aux</strong> éditeurs en cas de publications. Nous<br />
utiliserons ici les lettres minuscules pour les<br />
traductions 24 et les MAJUSCULES pour la<br />
terminologie linguistique.<br />
L’exemple suivant montre comment transcrire les<br />
étapes décrites précédemment :<br />
1. chu-ka-ja<br />
2. chu[h]kaj<br />
3. chu[-h]k-aj-Ø<br />
4. capturer-PAS-THM-3SA<br />
5. il / elle était capturé<br />
23<br />
Voir Lacadena & Wichmann 2004 et page 58 de ce<br />
volume.<br />
24<br />
Ces traductions de mot ou morphème ne tiennent pas<br />
compte de leur contexte.<br />
1 = transcription<br />
2 = translittération<br />
3 = segmentation morphologique<br />
4 = analyse morphologique 25<br />
5 = traduction<br />
Lorsqu’on traduit des textes mayas, on doit garder à<br />
l’esprit qu’il y a diverses façons d’interpréter des<br />
mots et phrases données. Assez souvent, on estime<br />
les traductions trop rigides, trop littérales. On ne<br />
doit pas oublier que ces traductions ne sont pas<br />
réelles, per se, mais plutôt des transcriptions de la<br />
structure de la phrase de la langue originelle vers la<br />
langue de traduction. La traduction peut aussi être<br />
divisée en différentes étapes et versions, de la plus<br />
littérale à la plus littéraire. Le vrai sens d’un mot ou<br />
d’une notion peut être différent dans un autre<br />
langage, mais le concept original doit être préservé<br />
au moins dans une des étapes des traductions. Dans<br />
l’exemple ci-dessus, la traduction de na[h]waj est<br />
«orner», mais dans une traduction contextuelle le<br />
mot se rapproche plus de «parer» (un couple lors<br />
d’une cérémonie matrimoniale) ou «parer» (un<br />
captif avec des éléments de déshonneur).<br />
Dans l’exemple de la page 69, l’expression «son (?)<br />
souffle blanc/pur était fini» est utilisée comme<br />
métaphore ou un euphémisme pour signifier «il<br />
mourut». Quoi qu’il en soit, une telle traduction ne<br />
peut être faite qu’en comprenant les spécificités<br />
culturelles de la langue utilisée et en éliminant les<br />
subtilités de l’expression originale.<br />
Quant à la traduction des noms et titres mayas, nous<br />
apprenons plutôt à ne pas les traduire, sauf pour les<br />
titres bien attestés. Cette approche est basée sur le<br />
fait que ces concepts de personnifications ne sont<br />
pas traduisibles aisément en français (chaque<br />
concept nécessitant un volume entier pour la<br />
clarification de l’ensemble de sa signification !).<br />
25 I.e. voix PASsive, suffixe THéMatique, pronom<br />
absolutif de la 3ème personne du singulier. Voir aussi le<br />
Glossaire de Terminologie Linguistique.<br />
13