Introduction aux Hiéroglyphes Mayas - Mesoweb
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Kettunen & Helmke 2005 <strong>Introduction</strong> <strong>aux</strong> hiéroglyphes mayas<br />
4. LANGUE(S) DES HIÉROGLYPHES<br />
Jusqu’à récemment, l’étude des glyphes mayas<br />
était une particularité linguistique. La plupart des<br />
chercheurs travaillait dans leurs langues<br />
respectives lorsqu’ils traduisaient les glyphes<br />
mayas et n’ont jamais compris que la clé pour<br />
comprendre l’épigraphie était la connaissance<br />
d’(au moins) une langue maya. Évidemment,<br />
jusqu’<strong>aux</strong> trav<strong>aux</strong> de Knorosov et<br />
Proskouriakoff 21 , il y avait peu d’outils à leur<br />
disposition. Ainsi, les chercheurs ont souffert<br />
d’une sorte de myopie scientifique et n’ont jamais<br />
cherché à appliquer les langues mayas modernes<br />
<strong>aux</strong> anciens glyphes. Aujourd’hui, il est<br />
clairement établi que la langue des glyphes est<br />
assez similaire à plusieurs langues mayas<br />
modernes.<br />
Il existe aujourd'hui à peu près 30 langues mayas<br />
parlées dans le sud du Mexique, le Yucatan, le<br />
Belize, le Guatemala et le Honduras, constituant<br />
un groupe d'environ six millions de pratiquants.<br />
On distingue les langues des Hautes Terres et<br />
celles des Basses Terres. En général, le sousgroupe<br />
linguistique des Hautes Terres (q’anjob’al,<br />
q’eqchi’, mam, k’iche’ et tojolab’al) n’a rien ou<br />
peu à voir avec les textes hiéroglyphiques qui ont<br />
été préservés. D’un autre côté, les sous-groupes<br />
des Basses Terres (ch’ol, tzeltal et yukatèke) sont<br />
plus intimement liés <strong>aux</strong> textes anciens.<br />
De nos jours, il y a des preuves substantielles que<br />
presque tous les textes hiéroglyphiques mayas<br />
étaient écrits en langue ch’ol oriental que les<br />
linguistes ont qualifié de «maya Classique» ou<br />
«ch’olti’ain’ Classique» (Houston, Robertson, and<br />
Stuart 2000). La langue moderne la plus proche<br />
est le ch’orti’, qui est parlé dans une petite zone<br />
de l’est du Guatemala et de l’ouest du Honduras<br />
(près des ruines de Copan). Derrière les langues<br />
mayas Classique, il y a des preuves d’influence<br />
d’autres langages des Basses Terres dans le corpus<br />
des hiéroglyphes mayas : tzeltal dans quelques<br />
textes de Tonina, chontal dans le nord du<br />
21 Proskouriakoff elle-même n’a jamais accepté<br />
l’approche phonétique de Knorosov. Toutefois, elle<br />
établit la méthodologie structurelle pour l’étude des<br />
glyphes encore en cours aujourd’hui. Cette approche<br />
structurelle ne demande aucun postulat sur le caractère<br />
de la langue étudiée.<br />
Guatemala (Itzimte), yukatèque à Chichen Itza et<br />
peut-être itza-mopan dans le codex de Madrid 22 .<br />
5. SYSTÈME D’ÉCRITURE<br />
5.1. CONVENTIONS DE<br />
TRANSCRIPTION ET DE<br />
TRANSLITTÉRATION DES<br />
TEXTES MAYAS<br />
Dans ce volume, les règles suivantes seront<br />
appliquées à la traduction des textes mayas :<br />
(1) Les transcriptions seront représentées en<br />
caractères gras.<br />
(2) Les logogrammes seront écrits en caractères<br />
GRAS MAJUSCULES.<br />
(3) Les signes syllabiques (syllabogrammes)<br />
seront écrits en caractères gras minuscules.<br />
(4) Les signes individuels à l’intérieur d’un bloc<br />
glyphique donné seront séparés par des tirets.<br />
(5) Des points d’interrogation seront utilisés dans<br />
les cas suivants :<br />
(a) séparés par des tirets dans un même bloc<br />
glyphique si la lecture est inconnue.<br />
(b) seuls si la lecture de l’ensemble du bloc<br />
glyphique est inconnue.<br />
(c) immédiatement suivis par un<br />
syllabogramme transcrit ou un<br />
logogramme quand la lecture d’un signe<br />
donné n’a pas encore été complètement<br />
attestée ou est encore sujette à caution.<br />
(6) Les sons reconstruits (analysés), comme les<br />
ellipses phonématiques, les fricatives<br />
glottales (/h/), et les plosives glottales /<br />
occlusives (’), les voyelles longues ou<br />
n’importe quelle voyelle complexe pour<br />
cette méthode ne seront pas représentées à<br />
cette étape de la transcription. Cette pratique<br />
s’étend aussi <strong>aux</strong> logogrammes, qui seront<br />
représentés dans leur forme la plus simple.<br />
La transcription que nous utilisons est aussi<br />
connue sous le nom de transcription large<br />
excluant tous les sons analysés qui ne sont<br />
pas inhérents au glyphe mais était indiqués<br />
par les lois d’harmonie (voir Lacadena &<br />
Wichmann 2004 et Appendice J dans ce<br />
volume).<br />
22 Alfonso Lacadena, communication personnelle 2001.<br />
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