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veine rustique : La Chambre gothique, présentée aux Folies dramatiques en 1849 ; La<br />
Chanteuse voilée (1850), avec laquel<strong>le</strong> il débute à l’Opéra Comique ; Les Noces de<br />
Jeannette, opérette en un acte (1853), encore jouée de nos jours ; et La Fiancée du<br />
diab<strong>le</strong>, en trois actes (1854). Massé est un ami de Théophi<strong>le</strong> Gautier et de Victor Hugo,<br />
dont il met en musique <strong>le</strong>s poèmes. Il se lance éga<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong>s sujets plus ambitieux,<br />
comme Galathée (1852), œuvre donnée 500 fois à l’Opéra Comique, et La<br />
Reine Topaze (1856), qui ouvre au Théâtre lyrique 5 .<br />
Verne connaissait Massé depuis plusieurs années, sans doute grâce au salon musical<br />
d’Adrien Ta<strong>le</strong>xy dans la Rue Louis-<strong>le</strong>-Grand : « Victor Massé était un de mes amis<br />
comme étudiant, ainsi que Delibes, avec qui j’étais très lié. Nous nous tutoyions » 6 .<br />
Au commencement des années 1850, Verne et Massé faisaient partie d’un club de dîner<br />
entièrement masculin, <strong>le</strong>s Onze-sans-femmes. En 1851 Verne avait choisi un logement<br />
en face de chez son ami et collaborateur, Aristide Hignard, au septième étage<br />
du 18 bou<strong>le</strong>vard Bonne Nouvel<strong>le</strong>. Massé et Ta<strong>le</strong>xy, avec toute une bande joyeuse<br />
d’amis, montent <strong>le</strong>s 120 marches pour s’entasser dans <strong>le</strong> logement d’Hignard, pour y<br />
travail<strong>le</strong>r à des opéras et opérettes et pour improviser <strong>le</strong>s concerts fracassants 7 . Il y a<br />
continuité entre travail et parties de baccarat, où <strong>le</strong>s enjeux montent prodigieusement à<br />
partir de dix sous. Ces séances bruyantes se terminent tard, la bande, « l’extinction des<br />
feux sonnée, s’éclairant d’allumettes-bougies pour descendre l’escalier en fredonnant<br />
quelques refrains en vogue » 8 . L’amitié avec Massé survit au mariage : c’est apparemment<br />
Honorine qui invite <strong>le</strong> musicien et d’autres amis au nouvel appartement familial<br />
à Auteuil. Même en 1883-1885, lors de ses visites à Paris, Verne continuera à<br />
dîner avec Massé 9 .<br />
5 Chef des chœurs de l’Opéra en 1860, il sera professeur de composition au Conservatoire<br />
de Paris (1866-1880), puis membre de l’Institut (1872). Il écrira éga<strong>le</strong>ment Paul<br />
et Virginie (1872) et Une Nuit de Cléopâtre (1885).<br />
6 Robert H. Sherard, « Verne chez lui : Sa propre version de sa vie et de son œuvre »,<br />
traduit par William Butcher, Bul<strong>le</strong>tin de la société Ju<strong>le</strong>s Verne, n° 95 (1990), pp. 20-30 ;<br />
abrégé par la suite SHERARD.<br />
7 Char<strong>le</strong>s Lemire, Ju<strong>le</strong>s Verne, 1828-1905 : L’Homme, l’écrivain, Berger-Levrault,<br />
1908, p. 14.<br />
8 Georges Bastard, « Ju<strong>le</strong>s Verne, sa vie, son œuvre », Revue de Bretagne, avril-mai<br />
1906, pp. 337-359.<br />
9 Bastard, « Célébrité contemporaine : Ju<strong>le</strong>s Verne en 1883 », Gazette illustrée, 8<br />
sept. 1883.<br />
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