L'ÉGLISE FINISTÈRE - Diocèse de Quimper et du Léon

i
La/cofntnu¥icuvté/ catholique/
Archives diocésaines de Quimper et Léon
vùetvicwvU&totoe/ du/ fCvii&tère/
Dimanche 13 mai, au centre de Keraudren, la communauté catholique
vietnamienne du Finistère célèbre le 25 e anniversaire de l'arrivée
des premiers réfugiés asiatiques en Finistère. Mgr Clément
Guillon célèbre avec eux l'eucharistie, M Étienne Vo Duc Hanh nous
présente ici cette communauté. Qu'il en soit remercié.
Dans le Finistère vit une communauté catholique vietnamienne d'environ
deux cents membres, la moitié de la population asiatique, au milieu d'autant
de bouddhistes, avec quelques frères protestants et musulmans. On la
connaîtra un peu en examinant sa genèse et sa vie.
Le puriste n'utiliserait l'expression de «communauté catholique vietnamienne»
qu'à partir de l'arrivée massive des premiers émigrés vietnamiens à
Brest en avril 1976. Auparavant, il y avait quelques familles franco-vietnamiennes
catholiques que la profession ou le hasard de la vie avaient amenées
dans ce département ; elles se connaissaient et formaient avec les autres
familles purement asiatiques un groupe de fait de compatriotes ; ce petit
monde, pour être ensemble ou se rendre des services, organisait déjà des
fêtes, multipliait des occasions de rencontres amicales.
L'afflux (soit directement du Viet-Nam, soit après un passage dans un
«Foyer d'accueil» français ou dans un pays tiers) des rapatriés de 1976 à
1978, puis des réfugiés (boatpeople) plus tard, la régularisation administrative
de leur situation, leur accueil par des associations, sous le contrôle des autorités
locales, et leur parrainage, dès les premiers jours, par des familles bretonnes,
tout en facilitant la recherche d'emplois, permirent notamment de cerner
leurs confessions religieuses.
Pour les catholiques, presque tous non francophones, se posèrent alors
des problèmes de pastorale : administration sacramentelle, catéchisation des
enfants...
Concernant les services nécessitant le ministère sacerdotal, on a pu d'urgence
trouver, pour ia région brestoise, un prêtre vietnamien, venant de
Nantes et descendant à Saint-Jacques. Ailleurs, plus tard, par exemple à Plougonvelin,
ia présence dun ancien missionnaire au Viet-Nam a aussi réconforté
les quelques réfugiés de la commune,
272
Le catéchisme des enfants fut assuré pendant deux années au foyer
AFTAM de Pontanézen. Parfois, l'heure de l'instruction religieuse se combinait
avec celle de la garderie de jeunes non chrétiens que leurs parents, très pragmatiques,
envoyaient de force afin, disaient-ils, de leur «éviter de mauvaises
fréquentations dehors», .voire de leur faire «apprendre quelque chose de la
religion française : ça peut toujours servir» I
Progressivement, eh dépit des difficultés de groupe, dues particulièrement
à des suspicions politiques - les réfugiés étaient venus du Nord (ex-Tonkin)
du Sud (ex-Cochinchine) et du centre (ex-Annam) du Vietnam -, et aussi des
jalousies personnelles, sentiments vilains mais communs à toute concentration
humaine, on se structurait. Et le besoin créant l'organe, la nécessité se fit
sentir de constituer une association : elle vit le jour en 1984, officiellement
dénommée Communauté Catholique Vietnamienne de Brest, son siège étant
en cette ville. Sa naissance suscita des émules ; d'autres groupements furent
créés, mais n'eurent qu'une existence éphémère.
Deux traits caractérisent la nouvelle association : ses membres sont des
familles et non des individus, afin de conserver ou de favoriser la stabilité de
la cellule familiale asiatique ; plusieurs foyers français en font partie ce qui
tisse ou consolide de profonds liens d'amitié.
Sa paroisse géographique d'attache a été la paroisse Saint-Jacques à
Brest : la plupart des Vietnamiens catholiques habitaient le quartier ; le Père
aumônier séjournait au presbytère de la rue Général Paulet quand il venait de
Nantes. Depuis la retraite de celui-ci au Viêt-nam, la communauté catholique
vietnamienne navigue dans Brest, à la recherche d'un lieu de culte possédant
en même temps une vaste salle paroissiale : quand elle trouve un prêtre vietnamien
pour une messe, elle organise, à l'issue de la cérémonie, un piquenique-partage
invitant tous les compatriotes, les amis et bienfaiteurs, les
parents adoptifs d'enfants asiatiques... Ainsi des prêtres sont venus de Lyon
ou de Paris, et des offices en Vietnamien ont eu lieu à Notre-Dame du Bouguen,
à Saint-Jean au Centre diocésain de Keraudren.
L'Evêque de Quimper l'a honorée de sa visite : Mgr Barbu en 1986 pour le
^anniversaire de l'arrivée à Brest des premiers réfugiés vietnamiens;
Mgr Guillon en 1989 et de nouveau ce 13 mai 2001 pour le xxv anniversaire.
L'Association, loin de vouloir concurrencer les autres groupements, vit en
harmonie avec eux. Ses membres s'intègrent parfaitement aux milieux
ambiants. Solidaires de leurs compatriotes ainsi que des habitants du pays
d accueil, qui sont tous pour eux des frères, et avec les uns et les autres ils
agissent, réagissent et participent aux actes de la vie. Ils s'efforcent seulement
ay apporter une note particulière, celle de l'amour, afin d'essayer de fédérer
tout le monde, sans distinction d'aucun rôle. En voici un exemple.
[ls sont à l'initiative de la «Journée de rencontre amicale et de pèlerinage
catholique» à Sainte-Anne-d'Auray (la première présidée par Mgr l'Evêque de
273