L'ÉGLISE FINISTÈRE - Diocèse de Quimper et du Léon

silence en marchant, méditant - Dieu seul sonde les cœurs ! - sur ses joies
et ses peines. «Il s'en est passé des choses dans ma tête durant ces six
heures de marche, confiait un jeune. J'ai beaucoup pensé à mon avenir. Je
l'ai confié au Christ». Et cette grand-mère : «C'est peut-être la dernière fois
que je fais la troménie... Alors vous pensez si j'ai prié encore plus que d'habitude
!»
Ce n'est pas seulement la foi de nos «vieux pères», «Feiz hon tadou
koz», que ces marcheurs ont ainsi manifestée, mais leur propre foi, reçue
sans doute, mais que chacun essaie de faire sienne. Nous ne sommes pas
des hommes du passé, qui nous contentons de reproduire des rites anciens,
mais bien des croyants d'aujourd'hui !
Mgr Clément Guillon, notre évêque, qui présidait les célébrations du premier
dimanche, avait invité Mgr Jean-Charles Descubes, évêque d'Agen, à
présider le deuxième dimanche. Il a été dit que Mgr Descubes avait marché
récemment sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle : c'est bien
vrai, son pas assuré peut en témoigner !
A la dixième station de la Troménie, au sommet de Plas-a-Horn - après
une pause, oh ! combien méritée - l'évangile proposé faisait mémoire de
saint Joseph, «le juste». Commentant ce texte, Mgr Descubes a invité les
pèlerins à se risquer sur les chemins que Dieu nous propose à l'aube du troisième
millénaire chrétien...
Et voilà donc, Troménie 2001 terminée, que notre marche se poursuit sur
les chemins de l'Évangile. «Jesuz-Krist, derc'h, hirio, da viken». «Des temps
nouveaux pour l'Évangile», titre la récente lettre pastorale de Mgr Guillon,
invitant à ouvrir notre parcours synodal.
Archives diocésaines de Quimper et Léon
Louis Gaonac'h
De la méditation de Mgr Descubes à Plas-a-Hom
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A cette dixième station de notre procession, nous voici rejoints par
saint Joseph. Avec lui, en devenant justes, risquons-nous sur les chemins
que Dieu nous propose à l'aube du troisième millénaire chrétien. Il
les a lui-même empruntés.
1- «Ajuster» notre prière, «ajuster» notre marche
Joseph, un homme juste au sens biblique du terme, un homme
ajusté au projet de Dieu, à sa volonté dont il souhaite qu'elle s'accomplisse
«sur la terre comme au ciel».
C'est parce qu'il est juste, ajusté à Dieu, qu'il comprend et consent au rôle
que le Seigneur lui demande, à la mission qu'il lui confie : devenir le père
légal de Jésus pour que-le Fils de Dieu soit l'un des sujets de l'humanité
parmi des milliards d'autres sujets, s'inscrive dans notre histoire pour en
faire une histoire sainte, une histoire avec Dieu. «Joseph fit ce que te Seigneur
lui avait prescrit ; il prit chez lui son épouse,»
Puissions-nous demander cet ajustement dans notre prière.
Prier de manière juste, ce n'est pas demander à Dieu de modifier nos
conditions de vie ou de changer le cours des événements pour satisfaire nos
désirs ou réaliser nos projets.
A peine installés - vous le savez - Marie et Joseph doivent quitter Nazareth.
Un recensement a été décidé, et on ne se soustrait pas aux ordres de l'empereur
de Rome. Il faut partir pour Bethléem et c'est là que naît Jésus, dans les
dépendances d'une auberge car il n'y a plus de place dans la salle commune.
Dans sa prière, à laquelle on peut associer celle de Marie, Joseph ne
demande pas à Dieu de changer la date du recensement ; il ne le prie pas
de trouver un logement pour que l'accouchement se fasse dans de
meilleures conditions. Il fait confiance à Dieu. Quelles que soient les circonstances,
il lui donnera ce qui est nécessaire pour remplir sa mission,
pour être lui-même, pour vivre, puisque telle est la volonté de Dieu, son projet
sur la terre comme au ciel pour chacun d'entre nous.
Ajustons notre prière. Rendons juste notre pratique.
Pour accomplir cette Grande Troménie, nous sommespartis de l'ermitage
de saint Ronan, du Pénity, et suivant un chemin que l'Evangile a converti,
nous y revenons. Sans doute diverses et multiples sont les raisons qui nous
ont mis en route. Elles sont inscrites dans les profondeurs de notre cœur, et
nous sommes libres de nos choix.
Marcher - nous venons d'en faire l'expérience - est une aventure, une
épreuve physique et sociale, une quête intérieure et joyeuse car il y a sans cesse
des défis à relever mais, à la différence d'autres sports, toujours à notre mesure.
2. Une marche ensemble, en Église diocésaine
Chrétiens de ce diocèse, de l'Église de Quimper et Léon, chrétiens que
notre commun baptême me fait appeler frères, vous avez ete invites par
votre évêque, au nom du Christ et de son Évangile, à «entreprendre - je le
cite - ce que l'on peut appeler un parcours synodal, c'est-à-dire une marche
en commun, une recherche ensemble de ce que Dieu nous appelle à vivre
au cours des années qui viennent.
Lavenir est là qui nous attend. Préparons-le, à la fois par ta réflexion et
par de nouvelles manières d'être et d'agir. »
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