L'ÉGLISE FINISTÈRE - Diocèse de Quimper et du Léon
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D'ailleurs, a précisé un autre conférencier, la bonne santé ne dépend que<br />
pour une p<strong>et</strong>ite part <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine. Bien d'autres éléments, comme l'environnement,<br />
la façon <strong>de</strong> s'alimenter, <strong>de</strong> travailler entrent en jeu. Didier Sicard,<br />
pour sa part, gar<strong>de</strong> confiance dans l'aventure humaine, en disant que «seuls<br />
nous ne sommes rien, mais que reliés à Dieu, dans le regard <strong>de</strong> l'autre, nous<br />
pouvons tout».<br />
L'euthanasie, un échec <strong>de</strong> la relation humaine<br />
C'est d'écoute <strong>de</strong> la plainte humaine qu'a aussi parlé Marie-Sylvie Richard,<br />
mé<strong>de</strong>cin chef à la maison médicale Jeanne Garnier à Paris, spécialisée dans<br />
les soins palliatifs. «Notre société, s'est-elle <strong>de</strong>mandé, sera-t-elle capable<br />
<strong>de</strong>vant la mort, d'une autre solution que l'euthanasie ? N'est-elle pas en train<br />
<strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en cause l'un <strong>de</strong>s principes fondateurs <strong>de</strong> la vie sociale : «Tu ne tueras<br />
pas» ? Le recours à l'euthanasie est un échec <strong>de</strong> la relation humaine, <strong>de</strong><br />
la fraternité. On ne peut pas ré<strong>du</strong>ire une personne en fin do^vie à ce que l'on<br />
voit d'elle. Elle est à situer dans son histoire. Ce qui se passe en Hollan<strong>de</strong> me<br />
trouble profondément. On ne cesse d'aller toujours plus loin dans le droit<br />
donné à chacun sur sa vie <strong>et</strong> sur sa mort. La vie ne nous appartient pas. Elle<br />
nous est seulement confiée.<br />
Dans ses conclusions, Michel Cam<strong>de</strong>ssus a souhaité que le législateur<br />
fasse preuve <strong>de</strong> r<strong>et</strong>enue en ce qui concerne la fin <strong>de</strong> la vie. «Je n'ai perçu, a-til<br />
dit, aucun désir <strong>de</strong> voir une législation intervenir en ce qui concerne l'euthanasie.<br />
En revanche, l'accueil réservé aux expériences <strong>de</strong>s soins palliatifs nous<br />
suggère d'inviter les pouvoirs publics à apporter à <strong>de</strong> telles initiatives un soutien<br />
plus généreux. Nous ajouterions volontiers que l'attitu<strong>de</strong> qui caractérise<br />
ces soins : attention, écoute, imagination au service <strong>de</strong> l'autre, <strong>de</strong>vrait évi<strong>de</strong>mment<br />
être éten<strong>du</strong>e à bien d'autres domaines <strong>de</strong> la relation soignant-souffrant».<br />
Au cœur <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong> ces 76 e Semaines Sociales, il y avait <strong>de</strong>ux<br />
grands problèmes <strong>de</strong> société : la solidarité dans l'accès aux soins, aux plans<br />
national <strong>et</strong> international ; quelle attitu<strong>de</strong> prendre à l'égard <strong>de</strong>s embryons qu'ils<br />
soient «surnuméraires» ou non.<br />
Une question d'équité<br />
Au plan national, en matière d'accès aux soins, l'équité doit être vue comme<br />
un impératif politique. «Un principe simple a été suggéré, a dit Michel Cam<strong>de</strong>ssus,<br />
«le mieux possible pour tous, plutôt que l'excellence pour ie p<strong>et</strong>it nombre».<br />
Cela suppose qu'il y ait une politique <strong>de</strong> la recherche médicale dont les orientations<br />
soient clairement définies, en fonction <strong>de</strong> nos carences sociales». «Les<br />
plus coûteux ne sont pas forcément les meilleurs», avait fait remarquer Jean<br />
Marie Spa<strong>et</strong>h, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Caisse Nationale d'Assurance Maladie,<br />
Les inégalités, c'est surtout entre pays riches <strong>et</strong> pays pauvres qu'elles sont<br />
considérables» «Je reviens d'une mission au Ghana, a raconté Bernard<br />
R1R<br />
Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
*<br />
Brunhes, économiste bien connu. En France, il se dépense environ 12 000 F<br />
par personne <strong>et</strong> par an pour la santé. En tout, 10% <strong>de</strong> notre PIB. Dans ce<br />
pays d'Afrique, c'est 100 fois moins. Je sais que dans d'autres le fossé est<br />
encore plus profond, ll était temps qu'ils puissent disposer <strong>de</strong> médicaments<br />
génériques à prix abordables pour eux». Dans ses conclusions, Michel Cam<strong>de</strong>ssus<br />
a suggéré «que ta recherche médicale concernant les maladies tropicales<br />
qui, évi<strong>de</strong>mment, n'intéresse guère aujourd'hui les laboratoires parce<br />
que n'ouvrant pas <strong>de</strong>s marchés rentables, figure bien au nombre <strong>de</strong>s biens<br />
publics internationaux prioritaires».<br />
Un grand débat <strong>de</strong> société<br />
La question la plus d'actualité est celle <strong>de</strong> l'utilisation <strong>de</strong>s embryons<br />
humains. On sait qu'il en sera traité dans la prochaine loi sur la bioéthique.<br />
Peut-on les prendre comme obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherche <strong>et</strong> d'expérimentation ? Le clonage<br />
thérapeutique est-il moralement acceptable ?<br />
Les lois <strong>de</strong> 1994 qui vont être revisées n'autorisent pas la recherche sur les<br />
embryons. Elles ne perm<strong>et</strong>tent pas non plus qu'on en extraie <strong>de</strong>s cellules<br />
souches pour <strong>de</strong>s buts thérapeutiques. Elles excluent bien sûr, par suite, toute<br />
possibilité <strong>de</strong> clonage thérapeutique <strong>et</strong> surtout <strong>de</strong> clonage à but repro<strong>du</strong>ctif.<br />
Il se peut que c<strong>et</strong>te loi soit modifiée. Notre premier ministre avait commencé<br />
par dire qu'il était favorable au clonage thérapeutique. Il s'est ensuite plus ou<br />
moins rétracté en se référant à un avis défavorable <strong>du</strong> Conseil d'État. Dans<br />
une interview au journal La Croix, il a indiqué qu'il y aura débat au Parlement<br />
<strong>et</strong> qu'en tout cas le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> loi proposera que les embryons surnuméraires -<br />
quelques dizaines <strong>de</strong> milliers - pour lesquels il n'y a plus <strong>de</strong> proj<strong>et</strong> parental,<br />
puissent être obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherche avec possibilité <strong>de</strong> prélèvement <strong>de</strong> cellules<br />
souches embryonnaires en vue d'obtenir d'autres cellules spécialisées dans le<br />
traitement <strong>de</strong> certaines maladies.<br />
A propos <strong>de</strong> ces éventualités, la position <strong>du</strong> Vatican est claire. Elle a été<br />
rappelée dans la l<strong>et</strong>tre adressée par le Pape au prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s Semaines<br />
Sociales. «Dès que l'ovule est fécondé, écrit Jean-Paul ll, se trouve inaugurée<br />
une vie qui n'est celle ni <strong>du</strong> père, ni <strong>de</strong> la mère, mais d'un nouvel être humain<br />
qui se développe pour lui-même... cela exige un respect absolu <strong>de</strong> l'être<br />
humain, <strong>de</strong>puis la phase embryonnaire jusqu'à la fm <strong>de</strong> son existence, être qui<br />
ne peut jamais être considéré comme un obj<strong>et</strong> ou un matériau d'expérimentation»,<br />
Des refus <strong>et</strong> <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s<br />
Aux Semaines Sociales, un scientifique comme Axel Kahn ou une psychanaliste<br />
comme Mon<strong>et</strong>te Wacquin se sont déclarés opposes au clonage thérapeutique<br />
; le premier, parce que si l'on en réalisait il se trouverait toujours <strong>de</strong>s<br />
apprentis sorciers pour aller jusqu'au clonage repro<strong>du</strong>ctif ; la secon<strong>de</strong> parce<br />
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