L'ÉGLISE FINISTÈRE - Diocèse de Quimper et du Léon
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Homélie <strong>de</strong> Mgr Guillon<br />
«C'est lui, le Christ, qui est notre paix»<br />
Le texte que nous venons d'entendre, emprunté au Prophète Michée<br />
(5,1-4), annonce la venue <strong>du</strong> Messie, en déclarant que «lui-même, Usera la<br />
paix». Effectivement, beaucoup plus tard, saint Paul, dans sa l<strong>et</strong>tre aux<br />
Ephésiens, dira : «C'est lui, le Christ, qui est notre paix» (2, U).<br />
Pourquoi peut-on dire <strong>du</strong> Christ qu'il est lui-même la paix ? Parce qu'il n'y<br />
a en lui aucun péché ; parce que, dans son coeur, il n'y a aucune trace <strong>de</strong><br />
haine, ni <strong>de</strong> volonté <strong>de</strong> puissance ; parce que sa seule ambition est <strong>de</strong> servir<br />
; parce qu'il est l'amour.<br />
Nous qui croyons en Jésus Christ, nous sentons bien que c'est en lui<br />
qu'est la source <strong>de</strong> notre paix. Et c'est pour cela qu'aujourd'hui nous avons<br />
voulu marcher avec lui, vers c<strong>et</strong>te abbaye bénédictine dont l'idéal tient en<br />
trois l<strong>et</strong>tres, celles qui forment ie mot latin «Pax».<br />
Il nous faut donc sans cesse accueillir la paix comme un don que Jésus<br />
nous fait. Mais il faut l'accueillir <strong>de</strong> manière active, comme une invitation à la<br />
conversion, une invitation à reconnaître ce qui, dans nos coeurs s'apparente<br />
a la haine, à la colère, à la rancune, à la soif égoïste <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r •<br />
comme une invitation à nous libérer <strong>de</strong> tout ce qui est contraire à l'esprit <strong>de</strong><br />
paix. Il nous faut, chaque jour, dans nos relations avec les autres essayer<br />
d <strong>et</strong>re, a l'image <strong>du</strong> Christ <strong>et</strong> avec son ai<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s artisans <strong>de</strong> paix.<br />
N nous faut aussi, selon nos possibilités, tâcher d'agir à un niveau collectif.<br />
Certes nos moyens d'action sont limités. Raison <strong>de</strong> plus pour les m<strong>et</strong>tre en<br />
oeuvre. Tout a l'heure, en marchant, je me disais que la tournure que va<br />
prendre ce troisième millénaire qui vient <strong>de</strong> commencer, dépendra pour une<br />
part, <strong>de</strong> ce que nous vivons <strong>et</strong> faisons, nous qui habitons la terre en ce<br />
moment precis <strong>de</strong> l'histoire. Contribuer à ce que ce millénaire soit un millénaire<br />
<strong>de</strong> paix, <strong>et</strong> non pas un millénaire <strong>de</strong> violence : voilà une tâche qui peut<br />
sembler démesurée, <strong>et</strong> qui, en même temps, est fascinante. Bien sûr nous ne<br />
savons pas comment ce millénaire va se dérouler : nous ne savons même<br />
pas ce qui se passera dans quelques années. Et pourtant nous avons un rôle<br />
â jouer pour que l'avenir se construise dans le dialogue <strong>et</strong> la concertation<br />
o est d ailleurs parce que nous avons conscience <strong>de</strong> ce rôle que nous nous<br />
sommes rassemblés aujourd'hui, pour marcher, converser, prier ensemble.<br />
L'avenir <strong>de</strong> la paix dépendra <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s mentalités. Plus il y aura<br />
d hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong> femmes convaincus que la guerre est un non-sens <strong>et</strong> qu'il<br />
faut à tout prix trouver <strong>de</strong>s chemins vraiment dignes <strong>de</strong> l'homme pour surmonter<br />
les conflits, plus l'histoire <strong>de</strong> notre humanité ressemblera à ce que<br />
Dieu veut qu elle soit.<br />
H<br />
6<br />
Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
Le Pape Jean XXIII, en 1963, a publié une gran<strong>de</strong> encyclique sur la paix,<br />
portant le nom <strong>de</strong> «Pacem in terris», ll y soulignait notamment la nécessité<br />
<strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en place, progressivement, une autorité politique <strong>de</strong> compétence<br />
mondiale. Ne cédons pas à la tentation <strong>de</strong> considérer cela comme une utopie.<br />
Rien n'est plus réaliste que <strong>de</strong> chercher à m<strong>et</strong>tre en place <strong>de</strong>s institutions<br />
qui garantissent à tous les peuples le respect <strong>de</strong> leurs droits.<br />
Aujourd'hui, en ce premier jour <strong>de</strong> l'année 2001, nous pouvons accueillir<br />
l'invitation <strong>de</strong> Jean-Paul ll à promouvoir le «dialogue entre les cultures pour<br />
une civilisation <strong>de</strong> l'amour <strong>et</strong> <strong>de</strong> la paix». Nous pouvons également adhérer<br />
à la décision <strong>de</strong> l'ONU <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la décennie 2001-2010 une « décennie<br />
internationale <strong>de</strong> promotion d'une culture <strong>de</strong> la non-violence <strong>et</strong> <strong>de</strong> la paix au<br />
profit <strong>de</strong>s enfants <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>».<br />
Il revient à chacun, à chacune <strong>de</strong> nous, <strong>de</strong> découvrir <strong>de</strong> quelle manière<br />
nous pourrons être «artisans <strong>de</strong> paix». Que le Seigneur Jésus, par la puissance<br />
<strong>de</strong> son Esprit Saint, nous donne la lumière <strong>et</strong> la force dont nous<br />
aurons besoin pour accomplir notre tâche avec courage <strong>et</strong> fidélité !<br />
La soutenance <strong>de</strong> thèse<br />
<strong>de</strong> Jean -Yves Baziou<br />
Le 16 décembre <strong>de</strong>rnier, Jean-Yves Baziou a soutenu une thèse qui lui a<br />
permis <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir conjointement docteur en histoire <strong>de</strong>s religions-anthropologie<br />
religieuse <strong>et</strong> en théologie. Un gros travail <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1 000 pages <strong>et</strong> une<br />
soutenance brillante puisque le jury composé <strong>de</strong> Michel Meslin <strong>et</strong> <strong>de</strong> Jean<br />
Marie Mayeur pour l'université <strong>de</strong> Paris IV, <strong>de</strong> Jean Joncheray <strong>et</strong> <strong>de</strong> Hervé<br />
Legrand pour l'Institut catholique <strong>de</strong> Paris lut a décerné la mention "Très honorable<br />
avec félicitation <strong>du</strong> jury" pour la thèse d'université <strong>et</strong> la mention "Très<br />
bien" pour la thèse <strong>de</strong> théologie.<br />
Le titre <strong>du</strong> travail <strong>de</strong> Jean-Yves : "Autorité dans l'Eglise <strong>et</strong> autorité <strong>de</strong> l'Eglise<br />
dans une société démocratique. Le mandat <strong>de</strong> l'action catholique : un exemple<br />
<strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong>s rapports d'autorité jusqu'en 1975". La première partie, d'aspect<br />
plus philosophique <strong>et</strong> théologique, analyse le concept d'autorité, sa signification<br />
dans la tradition judéo-chrétienne <strong>et</strong> sa forme dans une société démocratique,<br />
La secon<strong>de</strong>, plus historique, montre comment la notion <strong>de</strong> mandat en<br />
action catholique a évolué : le mo<strong>de</strong> d'autorité à l'intérieur <strong>de</strong> l'Eglise tout<br />
comme la relation <strong>de</strong> l'Eglise à la société ont changé.<br />
"<strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong>", dans Tun <strong>de</strong> ses prochains numéros, aura l'occasion <strong>de</strong><br />
présenter plus longuement la thèse <strong>de</strong> Jean-Yves.<br />
Cl<strong>et</strong> Méner