L'ÉGLISE FINISTÈRE - Diocèse de Quimper et du Léon

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MESSAGE VU COMITE EPISCOPAL
POUR LA MISSION EN MONDE OUVRIER
AUX PRÊTRES OUVRIERS DE FRANCE
Nous vous adressons ce message à l'approche de votre rencontre de
Strasbourg à la Pentecôte. Elle revêt une importance particulière du fait de sa
dimension internationale et nous voulons saluer tous ceux qui viendront
d'autres pays. A une époque où les questions se posent de plus en plus au
plan mondial, il est heureux que votre recherche s'enrichisse de l'expérience
vécue par d'autres au-delà de nos frontières.
Vous avez réalisé ces dernières années un long travail de relecture de
votre histoire. Il a abouti en décembre dernier à la publication du document
de recherche sur le ministère des prêtres-ouvriers. Vous souhaitez qu'il soit
«un instrument de dialogue avec toutes celles et ceux qui cherchent à vivre
une Église qui se fait proche des travailleurs». Et vous y associez le projet
que vous portez d'une présence missionnaire sur des lieux de travail sur
lequel vous réfléchissez avec les autres partenaires de la Mission ouvrière et
certains de vos évêques.
Le contexte social actuel renvoie fortement aux questions posées dans
notre déclaration du 1 w mai 2000, rédigée avec le secrétariat national de la
Mission ouvrière : «Le travail est-il pour l'homme ?», texte qui a relancé une
recherche que nous poursuivons sur la place et dans le sens du travail,
recherche dont vous êtes partenaires.
Nous voulons dans ce message :
- souligner quelques aspects de votre ministère
- partager quelques questions
- dire nos préoccupations pour l'avenir.
1 — Souligner quelques aspects de votre ministère
1.1 Comment le faire sans d'abord rappeler tout l'effort missionnaire de l'Eglise
en monde ouvrier au cours du dernier siècle ? Comment ne pas rappeler
la voie ouverte par la fondation de la JOC, avec la reconnaissance qu' «un
jeune travailleur vaut plus que tout l'or du monde car il est fils de Dieu» et que
Archives diocésaines de Quimper et Léon
chacun est appelé à répondre à sa vocation d'apôtre dans sa vie ordinaire ?
Vous êtes nés de ce grand mouvement missionnaire et depuis plus de cinquante
ans, vous lui apportez votre contribution originale. Comment ne pas
évoquer ici deux évêques qui ont joué un rôle déterminant dans cette histoire,
le cardinal Suhard au moment de la naissance et Mgr Veuillot au moment de
la reprise en 1965 ?
1.2 En recevant de l'Église la mission de vivre votre ministère dans le partage
des conditions du travail professionnel, en choisissant une réelle inculturation
en terre ouvrière dans un engagement sans retour, en vivant un vrai
compagnonnage avec d'autres chrétiens, vous donnez un signe crédible de
l'attention et de la tendresse de Dieu pour des hommes et des femmes habituellement
peu considérés dans la société et pour qui l'Église reste souvent
étrange et étrangère.
1.3 En prenant votre place dans les organisations du mouvement ouvrier
et dans diverses associations, vous rappelez que «la lutte pour la justice fait
partie intégrante de l'annonce de l'Évangile». Vous êtes très attentifs au phénomène
de mondialisation ; refusant qu'elle soit une forme de colonisation
sauvage, vous rappelez fortement l'urgence vitale d'une solidarité internationale.
Votre rassemblement de Strasbourg en est d'ailleurs un signe.
En reconnaissant cette part de votre ministère, l'Église choisit aussi d'être
interrogée sur la façon dont elle assume ses responsabilités pour participer à
la construction dune humanité de justice et de fraternité.
1.4 Vous manifestez d'une façon particulière que la responsabilité première
du ministère des prêtres comme celui de l'évêque est l'annonce de l'Évangile.
Ce ministère ne peut se restreindre au service de la communauté
déjà rassemblée.
1.5 Vos révisions de vie et le texte que vous avez écrit témoignent de la
place de l'Évangile dans vos vies et de votre souci d'aller plus loin dans votre
rencontre du Christ. Cette dimension contemplative de votre ministère reste
souvent discrète ; elle pourrait devenir davantage source d'enrichissement
pour l'Église, à commencer pour vos frères du presbyterium. Vous affirmez
«wVre une véritable aventure spirituelle». Elle mérite d'être partagée.
1.6 Vous avez écrit et continué d'écrire de belles pages de l'histoire de l'Église.
Nous n'oublions pas les moments difficiles, ceux qui viennent de la difficulté
de la mission et que connaissent tous les ouvriers de l'Évangile, ceux
aussi qui ont été provoqués par des méfiances ou des incompréhensions à
'intérieur de l'Église. Nous réaffirmons aujourd'hui la force du lien qui nous
unit dans le service du Christ et de son Évangile.
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