L'ÉGLISE FINISTÈRE - Diocèse de Quimper et du Léon

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Archives diocésaines de Quimper et Léon
suis qu'un enfant l' Tu iras vers tous ceux à qui je t'enverrai, tu diras tout ce que
je t'ordonnerai Ne les crains pas, car je suis avec toi pour te délivrer.» Puis le
Seigneur touche les lèvres de Jérémie en disant : «Je mets dans ta bouche
mes paroles. »
Yves et René, ce texte vous redit - et redit aussi à chacun et chacune
d'entre nous - que Dieu vous connaît depuis toujours, bien avant que vous
ne veniez au monde, et qu'il veut vous confier une mission, au service de
son peuple. Cette mission, vous l'avez découverte progressivement, à travers
de nombreux dialogues avec des personnes et des groupes, à travers
votre réflexion et votre prière, personnelles et en coupie. Il a pu arriver, à un
moment où à l'autre, que vous soyez tentés de dire, comme Jérémie, mais
dans le vocabulaire d'aujourd'hui : «Non, vraiment, ce n'est pas mon truc.»
Et pourtant vous avez dit oui, vous avez accepté de devenir diacres, dans la
conviction que des paroles prononcées par d'autres personnes sont parfois
plus aptes que notre propre sentiment à manifester l'appel que Dieu nous
adresse.
Une de ces paroles a une importance toute particulière : celle de
l'évêque, qui a la charge de confier les missions dans l'Église diocésaine.
Lorsque quelqu'un est appelé par l'évêque à être ordonné diacre ou prêtre,
il a alors la certitude que le ministère qu'il exercera ne sera pas la réalisation
d'un désir personnel, mais l'accomplissement d'un service proposé par Dieu
lui-même. Et cette certitude est source d'une grande confiance en Dieu et
d'une grande paix intérieure. En effet, si je m'investis dans l'œuvre de Dieu,
je sais que je peux compter sur lui. Je sais qu'il me dit, à moi aussi, comme
il l'a dit à Jérémie : «Ne crains pas... Je suis avec toi... Je mets dans ta
bouche mes paroles.» r«rit
2. La deuxième lecture, tirée d'une lettre de saint Paul, nous présentait
une comparaison qui nous est familière : «Notre corps forme un tout, et
pourtant nous avons plusieurs membres, qui n'ont pas tous ia même fonction
; de même, dans le Christ, tous, tant que nous sommes, nous formons
un seul corps ; tous et chacun, nous sommes membres ies uns des autres. »
Dans le corps du Christ, qui est l'Église, nous sommes solidaires. Personne
ne peut vivre ni agir isolément. Personne ne peut vivre ni agir en poursuivant
des objectifs purement personnels. Ceci, qui est vrai pour tous les chrétiens,
l'est spécialement pour les ministres ordonnés, et donc pour les diacres. Et
ceci s'exprime en des mots tout simples : esprit de service. Le diacre s'efforce
d'être, pour ses frères et sœurs, à l'image du Christ, un serviteur
humble et désintéressé.
Votre service diaconal, Yves et René, vous aurez à le vivre dans votre
vie de tous les jours, en continuité avec ce que vous vivez depuis longtemps
comme chrétiens. Vie de famille, bien sûr, vie professionnelle avec les
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engagements qui la complètent et la prolongent, vie de quartier et de relations
diverses. Vous bénéficierez du soutien de vos épouses, qui de leur côté continueront
à assumer leurs propres engagements. Vous pourrez aussi compter
sur beaucoup d'amis, en particulier les membres de l'Action Catholique
Ouvrière, et les personnes qui ont fait partie de vos équipes d'accompagnement,
pendant la dernière année de votre préparation à l'ordination.
Vous savez par expérience qu'il n'est pas facile de vivre en esprit de service
: cela suppose une purification constante de nos motivations spontanées,
dans lesquelles se glisse toujours quelque tentation d'égoïsme. C'est là que
nous pouvons reconnaître l'importance de la grâce spéciale de l'ordination diaconale,
qui établit une ressemblance très profonde entre celui qui la reçoit et
le Christ Jésus, lui qui, comme il l'a dit, n'est pas venu pour être servi, mais
pour servir, et pour donner sa vie.
•
3. La troisième lecture, celle de l'Évangile, contenait des paroles que Jésus
a adressées à ses disciples la veille de sa mort, paroles dont les mots essentiels
sont amour et aimer L'amour résume tous les commandements. Vivre en
chrétien, c'est essayer de vivre dans l'amour. Mais cet amour, nous ne l'inventons
pas : nous le recevons de Jésus lui-même, qui nous dit : «Aimez-vous les
uns les autres comme je vous ai aimés» ; et qui dit aussi que son amour à lui
vient du Père : «Comme ie Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés.»
Un des fruits de l'amour de Jésus pour nous est qu'il fait de nous ses amis.
Et il ajoute : «Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis»
Cette phrase, qui peut paraître surprenante, dit quelque chose de fondamental.
Elle dit que, dans notre vie, tout est grâce, tout nous est donné, à commencer
par le fait d'exister, et que ce que nous donnons nous-mêmes est
toujours une réponse. Cette phrase rejoint la parole de Dieu à Jérémie :
«Avant même de te former dans ie sein de ta mère, je te connaissais ; avant
que tu viennes au jour je t'ai consacré».
Oui, l'appel à recevoir l'ordination diaconale - comme d'ailleurs l'appel à
exercer toute mission dans l'Église - est une grâce, un don précieux de Dieu,
qui touche, non seulement le diacre lui-même, mais aussi son épouse et sa
famille. Pour ce don précieux vous savez bien, Yves et René, que vous avez à
rendre grâce, et nous le faisons de tout cœur avec vous.
4. L'ordination que vous recevez aujourd'hui nous concerne tous. En ce
moment où notre Église diocésaine est en train de s'engager dans un parcours
synodal, cette ordination est comme une invitation que le Christ nous
adresse : invitation à mieux comprendre que tous et toutes nous avons une
place particulière dans le projet de Dieu sur l'histoire des hommes, nous avons
une vocation personnelle, nous avons une mission à accomplir
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