L'ÉGLISE FINISTÈRE - Diocèse de Quimper et du Léon
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Carême<br />
Un temps pour chercher Dieu<br />
Dieu n'intervient pas dans le tapage.<br />
Il travaille dans le secr<strong>et</strong>.<br />
Le clair-obscur <strong>de</strong> la foi<br />
Il travaille comme le ferment dans la pâte qui lève,<br />
comme le grain qui germe dans la terre.<br />
Il travaille dans le silence <strong>de</strong>s déserts<br />
où r<strong>et</strong>entit la voix <strong>de</strong>s prophètes.<br />
Il travaille dans la longue <strong>et</strong> patiente trame <strong>du</strong> temps,<br />
dans les longues nuits <strong>de</strong> l'histoire.<br />
Il travaille dans le secr<strong>et</strong> <strong>du</strong> ventre <strong>de</strong> la femme<br />
où se tisse le corps <strong>et</strong> le cœur <strong>de</strong> l'enfant à naître.<br />
L'Esprit est à l'œuvre<br />
dans le geste fraternel qui passe inaperçu.<br />
Dans le regard <strong>et</strong> les mains<br />
<strong>de</strong> ceux qui, eux-mêmes malvoyants,<br />
apportent aux aveugles un rayon <strong>de</strong> lumière ;<br />
<strong>de</strong> ceux qui, eux-mêmes trébuchants,<br />
raffermissent les pas chancelants <strong>de</strong>s boiteux ;<br />
<strong>de</strong> ceux qui, eux-mêmes malentendants,<br />
font entendre aux sourds une parole <strong>de</strong> réconfort ;<br />
<strong>de</strong> ceux qui, eux-mêmes mala<strong>de</strong>s ou exclus,<br />
prennent les lépreux par la main ;<br />
<strong>de</strong> ceux qui n'ont plus rien,<br />
mais enrichissent leurs frères <strong>et</strong> sœurs <strong>de</strong> leur pauvr<strong>et</strong>é.<br />
Michel Scouarnec<br />
La foi, une affaire <strong>de</strong> goût<br />
Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />
Le Carême, temps <strong>de</strong> qrace<br />
1. Après la clôture <strong>de</strong> l'année jubilaire nous cheminons à nouveau dans<br />
ce qu'on peut appeler le temps ordinaire». Mais le temps ordinaire est toujours<br />
un temps <strong>de</strong> grâce, un temps que Dieu nous donne pour faire route<br />
vers lui, en solidarité avec c<strong>et</strong>te immense caravane qu'est l'humanité tout<br />
entière.<br />
Et puis, le temps ordinaire n'a fien <strong>de</strong> monotone : il est fait d'une succession<br />
<strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s diverses, qui, à travers la longue expérience <strong>de</strong> l'Eglise, ont<br />
trouvé progressivement leur rythme <strong>et</strong> leur sens, <strong>et</strong> sont comme le rappel<br />
<strong>de</strong>s étapes essentielles <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> notre salut.<br />
2. Voici que va s'ouvrir, très prochainement, l'une <strong>de</strong> ces pério<strong>de</strong>s marquantes,<br />
le temps <strong>du</strong> Carême, qui sera suivi par fe temps pascal. Carême <strong>et</strong><br />
le temps pascal forment un tout, <strong>du</strong>rant lequel l'Église nous invite à vivre,<br />
avec le Christ, le mystère <strong>de</strong> sa mort <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa résurrection, mystère dont<br />
le fruit est l'envoi <strong>de</strong> l'Esprit Saint à la Pentecôte.<br />
3. Les quarante jours <strong>du</strong> Carême rappellent tout spécialement le séjour<br />
<strong>de</strong> Jésus au désert, après son baptême par Jean dans le Jourdain. Mais ils<br />
symbolisent aussi, plus largement, la totalité <strong>du</strong> ministère <strong>de</strong> Jésus, ministère<br />
vécu dans l'amour le plus total, qui pourtant va susciter <strong>de</strong> plus en plus<br />
d'hostilité, <strong>et</strong> se terminer par son arrestation <strong>et</strong> sa mise à mort.<br />
C'est donc aux épreuves <strong>du</strong> Christ, qui culminent dans sa passion <strong>et</strong><br />
dans sa mort, que l'Eglise nous invite à être attentifs <strong>du</strong>rant le Carême. Non<br />
pas pour nous y enfermer ; mais pour découvrir qu'elles ont un sens, qui se<br />
manifeste à la lumière <strong>de</strong> la résurrection, comme Jésus lui-même I a fait<br />
comprendre aux disciples d'Emmaûs : «Ne fallait-il pas que le Christ souffrit<br />
tout cela pour entrer dans sa gloire» (Le 24, 26).<br />
4. Il me semble que le Carême peut nous ai<strong>de</strong>r à porter un regard <strong>de</strong> foi<br />
sur ce qui est souffrance dans notre vie <strong>et</strong> dans l'histoire <strong>de</strong> l'humanité, sur<br />
ce qui d'une manière ou d'une autre, nous blesse <strong>et</strong> blesse nos freres <strong>et</strong><br />
sœurs. Il est sûr qu'il faut lutter contre la souffrance, la nôtre <strong>et</strong> celle <strong>de</strong>s<br />
autres Mais il est sûr aussi que nous ne pouvons pas l'éliminer totalement.<br />
Il est sûr qu'un jour la mort nous atteindra. Le Carême n'est-il pas un temps<br />
pour consentir, dans l'espérance, à notre condition humaine ? Jésus, en<br />
traversant la souffrance <strong>et</strong> la mort, les a ren<strong>du</strong>es capables d exprimer<br />
l'amour, <strong>et</strong> d'intro<strong>du</strong>ire dans la vraie vie, celle qui ne connaîtra aucun déclin.<br />
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