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L'ÉGLISE FINISTÈRE - Diocèse de Quimper et du Léon

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Archives diocésaines <strong>de</strong> <strong>Quimper</strong> <strong>et</strong> <strong>Léon</strong><br />

seianer quoi ? les mathématiques qu'il aimait ? Quelques heures seule-<br />

S m A surtout l'espagnol, qu'il n'avait pas pratiqué <strong>de</strong>puis 20 ans. Je le<br />

vols en jSer 1949, homme <strong>de</strong> 38 ans, venir jouer au bask<strong>et</strong> dans la cour <strong>de</strong>e<br />

grands, en tenue légère... Quelle audace pour l'époque Apres ce sera le tennte<br />

le ping-pong où il excellait... «l'excès <strong>de</strong> sérieux - Ces Anstote que je cte<br />

- Névèle un manque <strong>de</strong> vertu, car il méprise complètement le jeu qu, est auss,<br />

nécessaire à une bonne vie humaine que le repos...»<br />

Pour l'espagnol, Monsieur Ramon tâchait au départ d'avoir quelques chaoitres<br />

d'avance sur ses élèves. Il savait aller à l'essentiel, il a d'ailleurs compose<br />

Cne excellente grammaire pour ses élèves. Il consacrait ses vaches a étudier<br />

en Espagne <strong>et</strong> non seulement dans les livres, la langue <strong>de</strong> Cervantes <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> Miguel <strong>de</strong> Unamuno, <strong>et</strong> la culture si attachante <strong>de</strong> ce pays, qu H savait faire<br />

aimer C'est un régal <strong>de</strong> l'entendre parler <strong>de</strong> Burgos, <strong>de</strong> Santiago^ <strong>de</strong> Salamanque<br />

d'Avila, <strong>de</strong> Madrid, <strong>de</strong> Tolè<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Cordoue, <strong>de</strong> Séville <strong>et</strong> <strong>de</strong> Grena<strong>de</strong><br />

Plusieurs <strong>de</strong> ses élèves, avec ses neveux, l'appelaient affectueusement «El<br />

Tio» Un professeur à Saint-Louis <strong>de</strong> Saumur, évoque dans un journallocal le<br />

souvenir <strong>de</strong> celui «qui lui a fait aimer l'espagnol» <strong>et</strong> qui a finalement <strong>de</strong>cidé <strong>de</strong><br />

sa vocation. «A la fin <strong>de</strong> ma quatrième, écrit-il, je savais que je serai professeur<br />

d'espagnol. De la quatrième à la terminale, j'ai eu la chance <strong>de</strong> me nourrir <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te lanque avec un enseignant passionnant parce que passionné...» Quand<br />

il aura pris sa r<strong>et</strong>raite, rue Docéatis à Saint-Pol, il recevra beaucoup <strong>de</strong> visites<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> l<strong>et</strong>tres d'anciens élèves <strong>de</strong> Kerlouan <strong>et</strong> <strong>du</strong> Kreisker, <strong>de</strong> missionnaires en<br />

particulier. Il aimait le sport <strong>et</strong> acceptera pendant quelque temps pour rendre<br />

service la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l'O.M.S. <strong>de</strong> Saint-Pol... «Simon, fils <strong>de</strong> Jean,<br />

m'aimes-tu ?» Après tout, c'est peut-être ça aussi «aimer le Christ» !<br />

Monsieur Ramon, comme chacun <strong>de</strong> nous, avait ses limites, ses faiblesses,<br />

<strong>et</strong> il le savait... Il n'a jamais douté <strong>de</strong> la Miséricor<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dieu. «Il est plus facile<br />

que l'on croit <strong>de</strong> se haïr. La grâce est <strong>de</strong> s'oublier. Mais si tout orgueil <strong>et</strong>ait mort<br />

en nous la grâce <strong>de</strong>s grâces serait <strong>de</strong> s'aimer humblement soi-même, comme<br />

n'importe lequel <strong>de</strong>s membres souffrants <strong>de</strong> Jésus-Christ». (Bernanos). Il a<br />

toujours aimé l'Église, même si elle l'étonnait parfois, <strong>et</strong> il priait pour les pr<strong>et</strong>res.<br />

Il était fraternel <strong>et</strong> savait accueillir. Il souffrait <strong>de</strong>puis longtemps <strong>et</strong> désirait partir<br />

ll se préparait à la rencontre avec Celui en qui il a cru. «Si nous sommes<br />

morts avec Lui, avec Lui nous vivrons». Cest dans ces dispositions là qu'il nous<br />

a quittés... Sa prière ? «Jésus, fils <strong>de</strong> Dieu, prends pitié <strong>du</strong> pécheur que je<br />

suis... Entre tes mains, je rem<strong>et</strong>s ma vie».<br />

• NOS AMIS DÉFUNTS<br />

Sœur Anne Guéguen, <strong>de</strong>s Filles <strong>du</strong> Saint-Esprit, Douarnenez. Sœur<br />

Jeannie Coloigner, <strong>de</strong>s Filles <strong>du</strong> Saint-Esprit, Trégarantec.<br />

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M. Jean Bleunven, Bourg-Blanc.<br />

«Reçois-les dans ton Royaume... »<br />

M. le chanoine Albert Villacroux (1909-2001)<br />

Extraits <strong>de</strong> l'homélie <strong>de</strong> M. l'abbé Clau<strong>de</strong> Le Prat aux obsèques <strong>de</strong><br />

M. Albert Villacroux, en l'église <strong>de</strong> Plougastel-DaoulasT le 29 octobre 2001.<br />

Nous pouvons voir dans ce texte {Marc 4, 35-<br />

41), un éclairage <strong>du</strong> mystère <strong>de</strong> la mort. Le Christ<br />

nous invite à «passer sur l'autre rive» <strong>de</strong> la vie,<br />

c'est-à-dire à quitter ce mon<strong>de</strong>. C<strong>et</strong>te invitation au<br />

passage survient toujours, <strong>et</strong> le Père Villacroux l'a<br />

enten<strong>du</strong>e après une longue vie terrestre.<br />

Une tempête se leva - les vagues déferlaient -<br />

la barque prenait <strong>de</strong> l'eau - Jésus paraissait<br />

endormi <strong>et</strong> lea disciples crient : «Nous allons mou-<br />

I rir <strong>et</strong> cela ne te fait rien». Souvent le passage sur<br />

' l'autre rive s'accomplit un peu comme à travers<br />

une tempête intérieure, pour celui qui va traverser<br />

<strong>et</strong> pour ceux qui le voient disparaître. Sans doute<br />

le Père Villacroux a-t-il fait ce passage paisiblement, mais nous, ce matin,<br />

nous ne pouvons pas nous départir d'une certaine appréhension, d'une<br />

crainte <strong>de</strong>vant la mort.<br />

Nous sommes mortels <strong>et</strong> tout en gardant la foi pendant notre vie, nous<br />

avons <strong>du</strong> mal à appréhen<strong>de</strong>r sereinement le passage vers l'autre rive <strong>de</strong> la vie<br />

personnelle. Il est donc réconfortant d'entendre la réflexion <strong>de</strong> Jésus : «Pourquoi<br />

êtes-vous si peureux, ayez confiance».<br />

Notre vie est ainsi faite que pour avancer, il faut toujours abandonner<br />

quelque chose, sans regar<strong>de</strong>r en arrière, car le regard en arrière pétrifie. Pour<br />

vivre, l'enfant quitte le sein <strong>de</strong> sa mère, le garçonn<strong>et</strong> ou la fill<strong>et</strong>te quitte la maison<br />

pour l'école <strong>et</strong> puis on quitte ses parents pour se marier ; on quitte sa tranquillité<br />

pour élever sa famille, puis on quitte c<strong>et</strong>te vie pour continuer au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />

la vie terrestre. Le Père Villacroux a pratiqué avec confiance ces pas en avant.<br />

Pour l'évoquer brièvement, disons qu'il était un peu notre «abbé Pierre», en<br />

ce sens qu'il répondait à tous les appels sans calculer les risques <strong>de</strong> son<br />

engagement.<br />

Je rappelle un épiso<strong>de</strong>. C'était en mai ou juin 1940. Albert Villacroux faisait<br />

partie d'une longue colonne d'officiers français faits prisonniers par les Allemands<br />

<strong>et</strong> qui, en rangs serrés, se dirigeaient vers le lieu <strong>de</strong> captivité. Le Pere<br />

Villacroux fait savoir à ses voisins qu'il va s'éva<strong>de</strong>r car il a conservé <strong>de</strong>ux pis-<br />

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