L'ÉGLISE FINISTÈRE - Diocèse de Quimper et du Léon

Bien sûr, personne n'est parfait, Pierre le savait, ll avait ses défauts. D'un
tempérament vif, teinté de bigouden, il était un homme actif, volontaire, toujours
sur Ja brèche, sans jamais se mettre en avant, toujours disponible.
Homme de décision, il avait un jugement sûr ; ses avis et ses conseils étaient
judicieux. Plusieurs l'ont remarqué alors qu'il faisait partie du conseil presbytéral.
Il avait le souci du contact avec les gens, surtout les malades et les retraités
au sein du M.C.R. Il est resté en tenue de service jusqu'au bout. Il y a
quatre semaines, il travaillait encore sur le secteur, assurant messes, sacrements,
funérailles. Mais la maladie a eu raison de lui en peu de temps ; il a
supporté avec courage et discrétion ses souffrances, conscient de l'issue
fatale.
Pierre était très attaché à sa famille, ses frères et sœurs qu'il visitait régulièrement
Pierre était un homme de foi, une foi profonde, régulière, exemplaire. Il
avançait sur le chemin de Dieu avec sa simplicité directe et sans détours.
Lorsque nous évoquons sa vie, nous prononçons volontiers le beau mot de
«servir». Ce mot est cher à nous, chrétiens, car il résume admirablement la vie
du Christ qui a souvent dit : «Je ne suis pas venu pour être servi mais pour
servir.» Il me semble que l'important, quand on quitte une vie, c'est de laisser
derrière soi un sillon de lumière, c'est de transmettre à ceux qu'on laisse ce
sentiment qu'il n'y a finalement qu'une seule valeur qui tient la route de la vie :
c'est l'amour et le service vécu au jour le jour, l'accueil, la force de se réconcilier,
l'amitié, la joie de vivre.
Heureux, nous dit l'évangile en ce temps de Toussaint, heureux ceux qui
savent que leur vie est tout entière don de Dieu et qui savent partager le pain
de la douleur et la misère des pauvres ; heureux ceux qui, ayant reçu l'amour
de Dieu, agissent par amour et avec amour ; heureux ceux qui servent Dieu et
leurs frères gratuitement, Dieu les accueillera à sa table et se fera un jour le
serviteur de leur joie !...
• NOS AMIS DÉFUNTS
Père Joseph Chardronnet, Missionnaire Oblat de Marie Immaculée,
Brest.
Sœur Marie-Rosalie Caraës, des Filles du Saint-Esprit, Plouguerneau.
Sœur Jeanne Monsonnec, des Filles du Saint-Esprit, Scaër. Sœur Marie-
Louise Le Jeune, des Filles du Saint-Esprit, Plouguerneau. Sœur Marie
Merdy, des Filles du Saint-Esprit, Plougar. Sœur Marie-Thérèse Thomas, du
monastère de la Visitation à Moulins, Lampaul-Ploudalmézeau. Sœur Marie
Ollivier, des Filles de Jésus de Kermaria, en communauté à Quimper. Sœur
Marie-Thérèse Jossaud, de la Communauté des Ursulines de Morlaix.
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Archives diocésaines de Quimper et Léon
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• PIERRE CARIOU - BIENHEUREUX DE LA DÉPORTATION.
Imprimerie Régionale, Bannalec. 224 pages.
C'est le souvenir d'une ordination sacerdotale, celle de l'allemand Karl
Leisner, dans un bloc du camp de Dachau, qui a poussé l'abbé Pierre Cariou
à évoquer, dans son nouvef ouvrage, le souvenir des chrétiens qui ont payé
de leur vie leur attachement à la Foi. L'abbé Rodhain découvre en avril 1945
les horreurs du camp de Dachau. Lors de son entrevue avec le pape Pie XII,
il se demandait «comment on pouvait qualifier ces prêtres, ces militants d'action
catholique arrêtés au titre de leur ministère et de leur mission d'Église.»
- «Mais ce sont des martyrs», répondit Pie XII.
Louvrage se présente comme un martyrologe de notre temps. Les martyrs
de la déportation sont présentés en des notices brèves, pays par pays. Lauteur
a ensuite élargi son enquête aux victimes de l'idéologie marxiste. Sont
donc évoqués aussi les 27 martyrs d'Ukraine que le pape Jean-Paul ll a béatifiés
à Lvov le 27 juin 2001.
Pierre Cariou ajoute enfin un chapitre sur les martyrs français «proposés
à la béatification». Parmi eux, nous découvrons un religieux franciscain de
notre diocèse, Paul Le Ber, de Landivisiau.
De la longue liste de ces martyrs, peu sont connus chez nous, On connaît
surtout le destin d'Edith Stein, de Maximilien Kolbe, de Marcel Callo. On parle
beaucoup aujourd'hui de devoir de mémoire : il était juste que la «résistance
spirituelle» y eût sa place. Cet ouvrage de Pierre Cariou nous présente un
panorama de cette résistance spirituelle, où nous trouvons, à côté de prêtres
et de religieux, des militants laïcs, des religieuses polonaises victimes de leur
dévouement au service des juifs persécutés.
; A la lecture, on comprend mieux le sens du titre, inusité : «Bienheureux de
la déportation». Louvrage est écrit d'une plume alerte, illustré de photos en
ton sépia et fort bien présenté par l'Imprimerie Régionale de Bannalec.
Un précédent ouvrage de Pierre Cariou, «Entre vos mains» (1991, relate
l'expérience personnelle de l'auteur au camp de Neuengamme puis au camp
de Dachau.
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