L'ÉGLISE FINISTÈRE - Diocèse de Quimper et du Léon

ationalité, comme Jésus le fait à travers les paraboles ? Entrer dans l'intelligence
de la foi, c'est davantage entrer dans une rationalité «poétique», qui fait
pénétrer dans le mystère en évoquant un monde, que dans une rationalité qui
calcule et vérifie. C'est dans la dimension du «célébrer» que l'auteur excelle
le plus à faire comprendre la dimension du goût comme fondatrice de l'expérience.
La liturgie, acte communautaire, est d'abord une expérience sensible,
à travers l'écoute de la Parole par le cœur, les silences qui donnent de la respiration,
les gestes qui se déroulent dans leur symbolique propre, les chants
qui expriment la joie intérieure. La liturgie est appelée à éveiller le «goût de la
présence des autres» dans le vécu même de la foi. Lauteur rappelle le souhait
émis au Concile Vatican ll (travaillé beaucoup depuis, d'ailleurs) de renouveler
la liturgie en insistant sur la participation «pleine et active» des personnes
présentes, La troisième dimension concerne l'agir, dimension
essentielle à la foi, En effet, la foi vraie est active «dans» l'amour. Ici également
c'est le cœur qui est réveillé trouvant goût à agir autrement, à s'ouvrir
aux gens et à vivre du Christ qui est venu apporter le «feu sur la terre». Voilà
le chrétien convié à exercer un art de vivre au-delà d'une foi codifiée dans une
morale plus ou moins rigide.
La troisième partie donne des perspectives pastorales pour proposer la foi.
D'abord il est important de tenir les quatre dimensions développées ci-dessus
(la foi peut naître à partir de chacune d'elles), de les nouer ensemble et de
proposer la foi comme un chemin de découverte progressive, un parcours et
non un terme... Ensuite, il est important, dans ia proposition de la foi, de penser
en même temps le «propos» et le «dispos»... c'est-à-dire le dispositif
prealable à la proposition, comme les représentations initiales des personnes
par rapport à la foi, les lieux où est faite la proposition, les activités, les positions
des personnes dans l'espace, Lauteur décrit ensuite les étapes d'un
cheminement de la foi, en commentant deux textes : les disciples d'Emmaûs
en Luc 24, et la rencontre de Philippe et de l'eunuque, en Actes 8, et en dégageant
un certain nombre de pistes pastorales.
Voilà le livre. C est un livre qui rafraîchit les thèmes de la foi pour aujourd
hui, les unifiant à partir de l'expérience. En un sens, il n'est pas nouveau par
rapport à des parutions récentes. Sa lecture coule aisément, donnant quelquefois
l'impression qu'il est facile de trouver un langage adéquat pour aujourd
hui. Son interet est double : unifier le donné de la foi sous le thème du «goût
à croire», naissant dans les quatre pôles cités, et donner des pistes sur la proposition
de la foi elle-même, à partir des lieux d'expérience (sensible) où cette
proposition pourra être faite. C'est un outil de travail, qui peut servir à des
groupes pour réfléchir la proposition de la foi aujourd'hui : équipes pastorales
équipes de catéchistes, groupes liturgiques... il peut amener à déplacer des
conceptions du monde, de la foi, des façons de faire la pastorale aujourd'hui.
136
Archives diocésaines de Quimper et Léon
Jean-Michel Moysan
ll ya 50 ans dans le diocèse
(En lisant la «Semaine Religieuse» de l'année 1951)
DANS L'EGLISE CATHOLIQUE
1950 a été une année jubilaire à Rome. Selon la coutume de ce temps le
jubilé est étendu à toute l'Église Catholique l'année suivante. Le bulletin diocésain
en indique de façon détaillée les conditions (mais curieusement
ensuite rien n'est dit de la maniéré dont le jubilé a été vécu dans le diocèse).
Un décret de la Congrégation des Rites, le 9 février, prévoit la célébration
de l'office du Samedi-Saint dans la nuit qui précède le jour de Pâques.
C'est là une réforme importante, qui fut bien accueillie, par delà la longue pratique
ancienne du samedi matin.
PANS L'ÉGLISE DE FRANCE
Le Congrès organisé par le Centre de Pastorale Liturgique a réuni cette
année 600 prêtres à Versailles. Il a traité principalement des problèmes posés
par la Communion solennelle : en fait bien souvent elle n'est pas un engagement
de vie mais au contraire la fin de la vie chrétienne I
L'exposé de l'abbé Charasse, de Lyon, a traité de l'histoire de l'initiation
chrétienne dans l'Église. Les autres interventions, les témoignages, les carrefours,
les conversations au cours de ces journées ont soulevé bien des
questions au sujet du «grand jour» et aussi le problème des manuels de catéchèse
et des «missels de communion», trop souvent choisis pour leur reliure
et leur prix et non pas leur valeur.
L'assemblée des Cardinaux et Archevêques de France a publié, à la suite
de sa réunion d'octobre, une déclaration sur le problème du logement.
MGR FAUVEL, NOTRE ÉVÊQUE
il est impossible de donner un tableau de ses activités. Les divers points
de cette chronique en évoqueront les principales.
Mgr Fauvel est partout dans le diocèse, en des réunions, journées, sessions,
pardons, fêtes diverses...
Pour appeler à entrer dans l'esprit du Jubilé, il consacre sa lettre pastorale
de Carême à «la Parabole de l'enfant prodigue». Elle est l'occasion de
réfléchir sur le péché dans les vies humaines : il s'agit de le reconnaître et de
137