Les Sept Jours du ta..

avaient procuré beaucoup de plaisir jusqu’à maintenant, cela le
détendait toujours.
Il les écouta durant de longues minutes, puis finit par
oublier les gémissements de chien.
*
Mercure avait presque fini d’écouter la seconde cassette. Il
n’avait pas appris grand-chose de plus que la veille, sinon que
Hamel pouvait être très impulsif malgré sa gentillesse et son
altruisme. Le policier avait été témoin d’une ou deux scènes où
le médecin s’était emporté, une en particulier. Cela se passait
manifestement pendant un party, on voyait Hamel et quelques
amis discuter de mondialisation. Mercure n’avait pas été
surpris de constater que Hamel était plutôt contre. Ça discutait
ferme, ça buvait pas mal aussi, et le médecin, d’abord
passionné, commença à se choquer, puis piqua une crise de
rage disproportionnée, traitant un de ses amis de capitaliste
égoïste et inconscient, au point que Sylvie, mal à l’aise, avait dû
intervenir pour calmer son conjoint. C’est à ce moment que la
caméra avait eu la délicate idée de s’arrêter.
Outre cela, il avait vu moult autres démonstrations d’amour
fou entre les parents et leur fille.
Mercure appuya sur « pause » et relut la petite phrase qu’il
avait écrite plus tôt dans son calepin : capable de colère
soudaine, peut être très impulsif.
Il la relut plusieurs fois. Une colère impulsive, ça dure
quelques minutes, pas une semaine…
Il tourna la tête avec lassitude vers les deux autres cassettes,
pensant un moment à les retourner à Sylvie Jutras sans les
écouter. Mais il savait qu’il ne le ferait pas. Malgré l’ennui, il les
écouterait jusqu’au bout. Parce que pour Mercure, la
satisfaction ne consistait pas seulement à arrêter un criminel.
Elle consistait aussi à le comprendre. Pour cette raison, le tiers
de ses enquêtes lui laissaient dans la bouche un goût de semiréussite…
Cela avait été le cas, entre autres, pour l’affaire
Lemaire. Il ne voulait pas que ce le soit aussi pour l’affaire
Hamel. Peu importe le dénouement.
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