Les Sept Jours du ta..

Elle émit un hoquet brisé, mais Bruno continuait, de plus en
plus enragé :
— C’est pas moi qui ai perdu la tête, c’est toi qui as perdu
toute émotion, tout sentiment pour Jasmine !
— C’est faux ! Je veux vivre le deuil de notre fille ! Je veux le
vivre avec toi, pour qu’on le traverse ensemble ! Mais toi, tu…
tu… tu le repousses ! Tu le nies !
— Et toi, tu serais satisfaite que le monstre aille en prison et
qu’il sorte après seulement vingt-cinq ans, peut-être quinze ! Il
sortirait, tout souriant, alors que notre fille ne serait plus que
poussière dans sa tombe !
— Bruno…
— Tu es complètement insensible ! Je me demande même si
tu aimais vraiment Jasmine !
— Seigneur, c’est… Tu délires, c’est pas possible, tu perds
complètement la tête !
— Arrête de dire ça, connasse ! hurla-t-il. Arrête de dire ça
tout de suite !
Elle éclata en sanglots. Bruno voulut lui dire de cesser de
chialer, mais il s’immobilisa tout à coup : le chien s’était remis à
gémir.
— Criss ! pas encore !
Sanglotante, Sylvie lui demanda de quoi il parlait. Bruno
tourna sur lui-même.
— Encore ce chien ! Ce maudit chien !
— Mais… mais quel chien ?
— Ce chien qui me lâche pas, qui arrête pas de grogner, de
gémir, je peux plus l’entendre, je peux plus !
Sans lâcher le micro, il fit quelques pas dans la cuisine,
jetant des yeux fous autour de lui. Sylvie, la voix éperdue,
continuait de lui demander des explications, mais Bruno ne
l’écoutait plus, car il réalisa soudain que les gémissements
venaient des haut-parleurs, se mêlaient aux pleurs de sa
conjointe. Il pointa un doigt en s’écriant :
— Il est là ! Il est là-d’dans !
— Où ça ? Quoi ? Pour l’amour du ciel, Bruno, de…
Bruno lâcha alors le micro et du plat de la main se mit à
frapper son ordinateur en répétant :
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