Les Sept Jours du ta..

Un flottement de quelques instants, puis Cabana proposa
qu’une fausse nouvelle soit diffusée à la télé. Par exemple, qu’on
avait arrêté sa conjointe pour complicité. Hamel rappellerait
sûrement pour démentir ça. Wagner grimaça. C’était trop gros.
Le médecin ne mordrait pas à cet hameçon.
— Et je ne suis pas sûr qu’il se sentirait obligé de l’aider, fit
Mercure en se rappelant la discussion enregistrée la veille.
On se remit à réfléchir. Ruel suggéra à son tour, l’air d’avoir
trouvé l’idée du siècle : on annonce aux nouvelles que quelqu’un
est venu avouer le meurtre de la fillette. On fait donc croire que
Lemaire n’est pas le coupable.
— Voyons donc, on a dit à Hamel que les tests d’ADN étaient
positifs ! protesta le directeur. Lemaire a plaidé coupable, tout
ça a été dit aux informations !
— Et en quatre jours de torture, Hamel lui a sûrement fait
avouer tout ce qu’il voulait entendre, ajouta Mercure d’une voix
grave.
Ces paroles jetèrent un froid. Wagner soupira :
— Il faut trouver quelque chose, il y a sûrement un moyen…
Boisvert, qui s’était tu jusque-là, fit pivoter son fauteuil vers
le petit groupe et lâcha :
— Après tout, qu’on le laisse crever, cet ostie d’assassin
d’enfant ! Pourquoi on se casse le cul pour le retrouver ?
— Toi, continue à remplir tes papiers pis laisse le monde
intelligent réfléchir ! répliqua Wagner, qui devint
instantanément écarlate.
— Vous avez beau être mon boss, Greg, je me laisserai pas
parler de même ! relança Boisvert en se levant.
— C’est quoi que tu veux, Michel ? Un petit congé de deux
semaines ?
— Je veux qu’on arrête les vrais salauds au lieu d’essayer de
sauver un trou de cul !
— On essaie pas de sauver un trou de cul, on essaie
d’empêcher un homme d’en tuer un autre !
— De quel bord vous êtes, coudon ?
— De quel bord ! s’écria Wagner, suffoqué. C’est pas un
match de hockey, criss de cave, c’est une enquête policière !
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