Les Sept Jours du ta..

— Il est peut-être même aux États-Unis ! se défoulait
Wagner, dont les deux premiers boutons de chemise étaient
carrément détachés.
Mercure continuait à réfléchir, entendant à peine son
supérieur. C’est la haine qui avait donné la force à Hamel de
préparer si minutieusement son plan, mais c’est aussi la haine
qui risquait de le perdre… Il était dans un train qui roulait à
trois cents kilomètres à l’heure. S’il ne ralentissait pas bientôt, il
irait s’écraser contre une montagne… et Mercure ne servirait
qu’à ramasser les morceaux.
Le sergent-détective repensa à la conversation qu’il avait eue
plus tôt avec le médecin. À cette histoire de chien… Il avait senti
Hamel ébranlé malgré son ton arrogant. Mercure avait-il réussi
à ralentir le train fou ? ou du moins à semer quelque chose qui
germerait au cours des deux prochaines journées et bousillerait
le moteur ? Il l’espérait, mais il était loin d’en être sûr…
Wagner était maintenant vidé et, dans un souffle, il proposa
enfin quelque chose de constructif :
— En attendant que leur spécialiste en informatique nous
rappelle, on pourrait commencer, de notre bord, à appeler les
serveurs…
Le téléphone sonna à ce moment précis et Mercure répondit.
C’était la spécialiste en informatique, une dénommée
Massicotte. Elle avait réussi à rouvrir l’ordinateur sans
problème : le système de protection mis en place par Hamel
était, selon elle, assez simpliste. Elle nomma le serveur utilisé
par l’ordinateur, Globetrotter, et Mercure la remercia. Tandis
que Ruel appelait chez Globetrotter, Wagner se frotta les mains
de contentement.
— Hé ben ! Il est pas si génial, finalement, le docteur ! Il
avait pas pensé qu’en trouvant l’ordinateur de Longueuil, on
remonterait jusqu’à la source !
Mais son air ravi oscilla légèrement et fit place au doute.
D’une voix dubitative, il demanda à Mercure :
— Tu crois qu’il y a pensé ?
Le silence du sergent-détective suffit à décourager Wagner.
Moins de cinq minutes après, Ruel raccrocha.
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