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Les Sept Jours du ta..

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— Je suis sur une affaire très particulière, en ce moment.<br />

Peut-être la plus dérou<strong>ta</strong>nte, la plus complexe de ma carrière…<br />

Il résuma l’affaire Hamel, étonné lui-même de raconter tout<br />

cela à quelqu’un comme Demers. Ce dernier écou<strong>ta</strong>it en silence,<br />

inexpressif, le téléphone contre l’oreille.<br />

— Qu’est-ce qui vous achale dans cette histoire ? demanda-til<br />

lorsque Mercure se tut.<br />

— Je ne sais pas, je…<br />

Pourquoi lui racon<strong>ta</strong>it-il tout cela ?<br />

— C’est le comportement de ce Hamel qui me fascine et me…<br />

me dérange… Avec vous, par exemple, j’aurais très bien pu faire<br />

quelque chose de semblable à ce que fait Hamel… Pour<strong>ta</strong>nt, j’ai<br />

opté pour une solution différente… Mais suis-je un homme<br />

meilleur pour au<strong>ta</strong>nt ? Suis-je plus humain que Hamel pour<br />

cette raison ? C’est…<br />

Il soupira et se passa la main sur le front. Demers,<br />

vaguement amusé, murmura :<br />

— Plus humain…<br />

— Je lui ai dit que s’il torturait et tuait Lemaire, cela ferait de<br />

lui un assassin, comme Lemaire lui-même. Il m’a répon<strong>du</strong> que<br />

cela ferait de lui un assassin, mais pas comme Lemaire…<br />

— Il se trompe, rétorqua doucement Demers. Il n’y a pas des<br />

assassins différents. Il y a juste des fêlures différentes.<br />

— Et vous, Marc, votre fêlure, c’é<strong>ta</strong>it quoi ?<br />

Demers eut un drôle de rictus.<br />

— C’est ça, votre obsession, hein ? C’est l’espoir d’une<br />

réponse à cette question qui vous fait venir ici trois fois par<br />

année depuis maintenant presque quatre ans, n’est-ce pas ?<br />

Il changea son téléphone de main, avança légèrement la tête,<br />

soudain très sérieux.<br />

— Malheureusement, pis je vais vous le répéter pour la<br />

centième fois, je sais pas pourquoi j’ai tué votre femme,<br />

inspecteur. J’ai fini par avoir des remords, par regretter ce que<br />

j’ai fait, mais j’ai toujours pas compris pourquoi j’ai commis ce<br />

meurtre parfaitement gratuit, dénué de toute motivation. Je<br />

suis entré dans ce dépanneur avec l’intention de prendre la<br />

caisse, j’ai vu votre femme paralysée de terreur pis j’ai tiré, alors<br />

qu’elle se tenait parfaitement tranquille. J’é<strong>ta</strong>is cokée jusqu’à<br />

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