Les Sept Jours du ta..

— Heille ! je vous ai dit de pas me parler de même ! fulmina
Boisvert en marchant vers son supérieur.
Cabana s’interposa alors entre eux. Boisvert et Wagner se
défiaient du regard, tandis que les deux autres agents les
rappelaient à l’ordre. Mercure, à l’écart, se frottait les yeux en
soupirant.
— Déjà que dans les rues la population commence à
déconner, on est pas pour faire pareil ! disait Cabana.
Il parlait bien sûr de la manifestation de la veille, dans le
quartier de Hamel. Cela avait d’ailleurs profondément déprimé
Mercure.
Les deux policiers finirent par s’éloigner l’un de l’autre, en se
lançant quelques coups d’œil en coin. Wagner s’obligea au
calme :
— Je dis juste qu’on doit tout faire pour le retrouver parce
que c’est notre job, c’est tout !
— Pas juste pour ça, ajouta Mercure dans un murmure.
Tous se tournèrent vers lui. Tout en examinant ses doigts, il
ajouta lentement, comme s’il réfléchissait à ses paroles en
même temps qu’il les prononçait :
— C’est pas un assassin d’enfant qu’on veut sauver, c’est…
Hésitation, puis :
— … un sens.
— Un sens ? Un sens à quoi ?
Mercure faillit répondre, resta songeur un instant, puis
renonça. Il haussa les épaules, affichant une moue insatisfaite.
Boisvert émit un ricanement dédaigneux, tandis que Cabana et
Ruel échangeaient un regard las et entendu, habitués aux
envolées mystiques du sergent-détective. Wagner se gratta
l’oreille, morose, puis donna un petit coup sur le bureau devant
lui :
Bon, ben en attendant qu’on trouve un sens à l’univers
complet, on pourrait commencer par trouver un moyen
d’obliger Hamel à nous rappeler. C’est moins ambitieux comme
projet, mais plus urgent !
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