Les Sept Jours du ta..

— Voyons, Bert, qu’est-ce que t’as ?
Cabana commença à bredouiller quelque chose, mais il
s’effondra sur son volant et ne bougea plus. Affolé, Boisvert se
mit à le secouer en tous sens. Lemaire regardait toujours la
scène, un vague sourire amusé aux lèvres.
Le policier était sur le point d’appeler au poste lorsque la
portière du côté passager s’ouvrit. Penché vers l’intérieur, un
homme d’une quarantaine d’années, à la calvitie avancée,
demanda :
— Excusez-moi, monsieur l’agent, je roulais derrière vous
quand j’ai cru remarquer que… Y a un problème ?
— Mais… mais refermez cette porte pis mêlez-vous de ce qui
vous regarde ! s’offusqua le sergent.
— Je suis médecin, je peux peut-être aider votre collègue…
Boisvert remarqua enfin la trousse que tenait l’homme, son
air calme, et, après un dixième de seconde d’hésitation, lui dit
de faire le tour. Le médecin contourna la voiture, ouvrit la
portière du conducteur et déposa sa trousse sur le plancher de
l’automobile, aux pieds de Cabana. Pendant ce temps, Boisvert
demandait au poste d’envoyer une ambulance. Le médecin
redressa la tête du conducteur qui, les yeux fermés, n’opposait
aucune résistance.
— C’est peut-être une crise cardiaque, non ? proposa
maladroitement Boisvert.
— Peut-être…
Il examina ses pupilles, puis :
— Il a besoin d’air. Aidez-moi à le sortir au plus vite.
Boisvert n’hésita même pas : Lemaire était menotté et les
deux portières arrière ne s’ouvraient pas de l’intérieur. Trois
secondes après, on étendait Cabana sur un petit carré d’herbe,
près du trottoir, à quelques mètres de la voiture. On était
devant l’usine de la Celaneese, un coin peu fréquenté par les
piétons. N’empêche, quelques curieux commençaient à
entourer le trio, malgré les efforts de Boisvert pour les éloigner.
Par la fenêtre arrière de la voiture, Lemaire suivait la scène avec
intérêt.
Le médecin massa quelques secondes le front du policier
inconscient, puis se releva en expliquant :
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