Les Sept Jours du ta..

Denis avait eu un petit sourire entendu, vaguement amer.
— Maintenant, ça ressemble plus à l’écho de l’écho. C’est
beaucoup moins pire… mais c’est tout de même présent…
Bruno n’y avait jamais plus repensé par la suite mais
maintenant, derrière son volant, les yeux fixés sur le rideau de
pluie devant lui, il se demandait si Denis entendait encore cet
écho.
À l’époque, cette histoire avait vraiment secoué Bruno.
Quand il l’avait racontée à certains amis, ceux-ci avaient ri en
disant que ce n’était qu’un chien, et un chien enragé en plus…
Ils avaient raison, mais cela n’atténuait pas l’horreur.
Puis il avait fini par ne plus y penser, évidemment.
Alors pourquoi trois ans plus tard, et à ce moment précis,
cette histoire reviendrait-elle le hanter ? Les gémissements et
les grognements de chien qu’il entendait seraient ceux de
Luky ? Bon Dieu ! mais pourquoi ? Quel rapport ?
Dans son rétroviseur, il vit des phares, loin derrière lui. Par
prudence, il démarra rapidement.
Non, cela n’avait rien à voir. Mercure s’égarait
complètement. Ou il essayait d’ébranler Bruno
psychologiquement.
Et il réussit, non ?
Il chassa cette vieille histoire de ses pensées. Il regrettait
d’être sorti pour ça, c’était vraiment idiot ! Il aurait dû écouter
sa première idée et rester au chalet !
Il se concentra donc sur ce qu’il ferait au monstre tout à
l’heure. Car ce soir, il devait absolument grimper un échelon…
De sa main libre, il tâta le ruban bleu dans sa poche.
*
— Parfait ! Vous y allez immédiatement et vous fouillez
partout ! J’ai réussi à dénicher un mandat, gênez-vous pas !
Vous me rappelez aussitôt que vous avez mis la main dessus !
Wagner raccrocha et se frotta les mains. Mercure, Cabana et
Ruel attendaient des explications. Le directeur annonça que la
triangulation avait fonctionné à merveille : on avait repéré un
immeuble de douze appartements.
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