Les Sept Jours du ta..

— Dans sept jours, tout sera fini. D’ici là, inutile de me
chercher, vous ne me trouverez pas. Ne harcelez pas Sylvie :
vous venez de vous rendre compte qu’elle n’est au courant de
rien.
— Monsieur Hamel…
Mercure sentant que le médecin allait raccrocher, sa voix se
fit un peu plus insistante, un peu plus grave, sans pour autant
perdre de son étrange douceur rauque.
— Monsieur Hamel, vous perdrez votre emploi, vous ferez de
la prison… Votre vie sera détruite…
— Elle l’est déjà.
La communication fut coupée.
— Il a un cellulaire, n’est-ce pas ? demanda le policier.
— Co… comment ?
— Votre conjoint, il a bien un cellulaire, non ?
Elle répondit que oui et il lui demanda le numéro. Il le
composa aussitôt, mais en vain : Hamel avait sûrement fermé
son cellulaire. Mercure nota le numéro dans son carnet, puis
revint à Sylvie. Celle-ci semblait complètement perdue, confuse.
— Alors, vous croyez que… qu’il va le torturer, c’est ça ?
demanda-t-elle. Pendant sept jours ?
Il ne répondit pas, mais son silence était éloquent. C’était
clair, non ? Hamel ne gardait certainement pas Lemaire en
otage pour discuter philosophie avec lui.
Elle secoua de nouveau la tête, se mit les mains sur les
tempes. Ce n’était pas possible, ce n’était pas Bruno, il ne
pourrait jamais agir ainsi, jamais ! Elle était sur le point de se
remettre à pleurer.
Mercure tentait de s’imaginer Hamel, ces dernières journées,
et cela le fascinait. Car le médecin ne s’était pas contenté
d’attendre Lemaire à la sortie du Palais de justice pour lui tirer
une balle dans la tête, pris d’une rage impulsive qui lui avait fait
perdre tout jugement. Non. Bruno Hamel avait froidement
préparé, pendant plus d’une semaine, un plan minutieux et
précis. Depuis plus d’une semaine, il savait très bien qu’il allait
enlever Lemaire afin de le torturer froidement dans un endroit
isolé. Il avait prévu la durée. Il avait prévu de le tuer à la fin,
puis de se rendre à la police. Tout ce qu’il avait fait ces derniers
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